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Manifestation PN Harkis 2012
27 octobre 2012

Tartarin de Tarascon d'Alphonse Daudet 1872 (1ère partie)

Le lendemain, il n’était bruit dans la ville [Tarascon] que du prochain départ de Tartarin pour l’Algérie et la chasse aux lions.

Pour Tartarin, l’Algérie, l’Afrique, la Grèce, la Perse, la Turquie, tout cela forme un grand pays très vague, presque mythologique, et cela s’appelle les Teurs (les Turcs).

Tartarin de Tarascon, en effet, avait cru de son devoir, allant en Algérie, de prendre le costume algérien. Large pantalon bouffant en toile blanche, petite veste collante à boutons de métal, deux pieds de ceinture rouge autour de l’estomac, le cou nu, le front rasé, sur sa tête une gigantesque chechia (bonnet rouge) et un flot bleu d’une longueur !

Le 1er décembre 186… rejoindre l’embarcadère de la compagnie Touache …

[En 1850, Louis Arnaud et les frères Auguste et Félix (plus tard Hippolyte) Touache fondent la Société Louis Arnaud, Touaches Frères et Cie (L. A. T. F.) dont les navires mixtes (à voiles et à hélice) donneront en 1855 le nom de Compagnie de Navigation Mixte (C. N. M.)]

… et le paquebot le Zouave, qui devait l’emporter là-bas.

[Fabriqué en 1855-1856, Alphonse Daudet voyagea à son bord en 1861, le navire fit naufrage près de Bastia en 1873]

… trois jours de traversée … entre la France et l’Algérie …

… le capitaine du Zouave, un Marseillais [nommé] Barbasson.

[Dans le recueil de monologues dits par les frères Coquelin de 1889, on trouve un Barbasson originaire de Marseille qui va à la chasse aux lions avec son ami Rémi de … Tarascon]

Le Zouave venait d’entrer dans la rade, une belle rade aux eaux noires et profondes, mais silencieuse, morne, presque déserte. En face, sur une colline, Alger la blanche avec ses petites maisons d’un blanc mat qui descendent vers la mer, serrées les unes contre les autres. Un étalage de blanchisseuse sur le coteau de Meudon. Par-dessus, un grand ciel de satin bleu, oh ! Mais si bleu ! … les différents quartiers de la ville, la casbah, la ville haute, la rue Bab Azoun.

Aux premiers pas qu’il fit dans Alger, Tartarin de Tarascon ouvrit de grands yeux. D’avance, il s’était figuré une ville orientale, féérique, mythologique, quelque chose tenant le milieu entre Constantinople et Zanzibar … Il tombait en plein Tarascon … Des cafés, des restaurants, de larges rues, des maisons à quatre étages, une petite place macadamisée, où des musiciens de la ligne jouaient des polkas d’Offenbach, des messieurs sur les chaises, buvant de la bière avec des échaudés, des dames et puis des militaires … et pas un Teur !

[échaudé : pâtisserie élaborée à la façon d’un biscuit très ferme qui tire son nom de la première phase d’échaudage de sa pâte, un pochage dans l’eau chaude avant cuisson au four, très en vogue au Moyen-Age -on le mentionne dès 1202- où l’on retrouve des recettes et des formes sensiblement différentes selon les terroirs]

… enfila jusqu’au bout les arcades Bab-Azoun, où, du fond de leurs noires boutiques, des nuées de juifs algériens le regardaient passer … traversa la place du Théâtre, prit le faubourg et enfin la grande route poudreuse de Mustapha.

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