Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Manifestation PN Harkis 2012
22 avril 2020

Le coup d’Etat d’Alger du 22 avril 1961 était-il financé par la CIA ?

logo CIA

Le coup d’Etat d’Alger du 22 avril 1961 était-il financé par la CIA ?

Sources : l’histoire invisible par le groupe XXX 1972

Le 21 avril 2014, j’écrivais un article en 2 parties …

http://manifpn2012.canalblog.com/archives/2014/04/21/29707578.html

http://manifpn2012.canalblog.com/archives/2014/04/22/29717680.html

… où l’on a vu que le jour du putsch on notait la présence « fortuite » à Alger du général Gobern-Smith, attaché militaire américain à Paris.

Rappelons qu’Allen Dulles fut nommé directeur de la CIA en février 1953

Cette thèse fut lancée par le journaliste italien Mario Malloni du journal communiste Il Paese.

La publication suivit de quelques heures à peine le coup d’Etat des quatre généraux, de telle sorte qu’on a eu l’impression  que l’opération était lancée d’ailleurs et préparée à l’avance.

Elle fut ensuite reproduite dans toute la presse communiste et par toutes les radios communistes.

Après quoi la presse américaine suivit.

« des porte-parole de l’Élysée avaient laissé entendre que le complot ourdi par les généraux avait bénéficié du soutien des responsables les plus farouchement anticommunistes de l’armée et du gouvernement américains », put-on lire dans le Washington Star.

Puis la presse française s’en mêla : l’Express en particulier avec une double page sur « Challe et la C. I. A. »

« À Paris comme à Washington, les faits sont maintenant avérés, même s’ils ne seront jamais reconnus publiquement », écrivit Claude Krief, dès le 4 mai 1961, dans les colonnes de l’hebdomadaire L’Express (n°516). « Les plus hauts personnages de l’État français l’admettent volontiers en privé : la CIA a joué un rôle direct dans le coup d’État d’Alger, et elle est certainement pour beaucoup dans la décision du général Challe de déclencher ce putsch. »

Peu avant les faits, Challe avait occupé les fonctions de commandant en chef des Forces Alliées en Europe Centrale, ce qui impliquait des liens étroits, non seulement avec le Pentagone et des représentants des États-Unis mais aussi avec le réseau stay-behind de l’OTAN, ainsi que des contacts quotidiens avec des officiers de l’armée états-unienne. Challe avait donc, concluait Krief, agi sous les ordres directs de la CIA : « Tous ceux qui le connaissent bien sont profondément convaincus que la CIA l’a encouragé à poursuivre dans cette voie  ». 

Au moment où Krief publia son article sur le coup d’État fomenté contre le général de Gaulle avec l’appui de la CIA, l’existence des armées secrètes stay-behind n’avait pas encore été révélée. Mais en se penchant sur la guerre clandestine internationale, Krief indiquait que 10 jours avant le coup, le 12 avril 1961, une réunion secrète s’était tenue à Madrid, en présence de « nombreux agents représentant différents pays, parmi lesquels plusieurs des conspirateurs d’Alger qui firent part de leurs plans aux agents de la CIA également présents ». Au cours de cette réunion, les États-uniens auraient déclaré avec colère que la politique menée par de Gaulle « paralysait l’OTAN et rendait impossible la défense de l’Europe », et auraient assuré aux généraux putschistes, dont Challe, que si eux ou leurs successeurs réussissaient, Washington reconnaîtrait le nouveau gouvernement algérien dans les 48 heures.  De Gaulle, qui tentait par diverses manœuvres et tactiques de rendre la France et l’Europe moins dépendantes des USA et de l’OTAN, fut furieux de la fourberie de la CIA. On ignore si le Président Kennedy, qui préparait alors le débarquement de la baie des Cochons du 15 avril devant permettre de renverser Fidel Castro, avait été informé du putsch d’Alger. On sait simplement qu’il fut furieux de l’échec de la CIA à Cuba et que Washington ne s’empressa pas de reconnaître le régime instauré à Alger par les généraux. Celui-ci tint 4 jours avant de s’effondrer.

Le premier quotidien français, Le Monde, résuma ainsi l’affaire : « Le comportement des États-Unis pendant la récente crise ne fut pas particulièrement adroit. Il semble établi que des agents américains ont plus ou moins encouragé Challe »

Il y eut un certain affolement à Washington. Le second de Dulles, Richard Helms, se rendit personnellement à la Maison-Blanche où il vit le secrétaire de Kennedy, Pierre Salinger.

Le 2 mai, Salinger arriva à Paris pour discuter de la situation avec le gouvernement français. Puis la situation politique changea et l’affaire fut étouffée.

Que s’est-il passé le 7 décembre 1960 à Washington lors du déjeuner qui réunit Jacques Soustelle et le directeur des opérations extérieures et paramilitaires de la CIA Richard M. Bissel Jr ?

Un comité du Sénat américain interrogea à ce sujet Richard Helms …

Ce rôle (de la CIA) est considéré comme absolument prouvé, définitivement établi par l’éminent expert anglais en guérilla et en contre-guérilla, le major Edgar O’Ballance (The Algerian Insurrection 1954-1962 Faber and Faber Londres)

Publicité
Commentaires
Manifestation PN Harkis 2012
Publicité
Publicité