Ce qu'on reproche à l'OAS 2 ses hold-up et des collectes de fonds
Ce qu’on reproche à l’OAS 2 ses hold-up et ses collectes de fonds ?
Le 12 novembre 1961, l’OAS aurait envoyé ce courrier à Brigitte Bardot
Pourtant, en 1959, BB est venue rendre visite aux soldats français blessés en compagnie des députés Pierre Lagaillarde et Jean-Marie Le Pen
L’OAS compte rapidement près d'un millier de « permanents » déserteurs ou civils ayant quitté leur profession et avec charge de famille. Les fonds de l'Organisation leur sont donc avant tout réservés. Et l'argent fait défaut à la poursuite du combat. L'intensification des collectes est alors décidée. Des carnets à souches de couleur rose sont imprimés aux initiales de l'O.A.S. qui, en cette circonstance, vont signifier Office d'Action Sociale. La population participe pleinement à cet impôt solidarité …
… auquel viendra s'ajouter plus tard le produit des hold-up commis un peu partout dans les villes d'Algérie :
Le 31 janvier 1962, 6 hold-up rapportent 615 000 Nouveaux Francs
Le 7 février 1962, hold-up pour 783 000 NF
Le 15 février 1962, hold-up à Oran
Le 23 février 1962, instruction du général Salan à l’intention des Européens d’Algérie :
« L’irréversible est sur le point d’être commis …
Dans la forme de guerre que nous menons tout est bon pour démoraliser et neutraliser l’adversaire, consolider nos positions et améliorer nos moyens. Encore une fois, il faut prendre l’armement dans les dépôts de l’adversaire. Il faut prendre l’argent dans ses banques. »
Le 28 février 1962, 5 hold-up pour 652 000 NF
Le 2 mars 1962, hold-up au centre de tri : 1 million 500 000 NF
Le 6 mars 1962
Le 22 mars 1962, à Oran, un commando OAS (Alger et non Oran) attaque la Banque d’Algérie et rafle 2 milliards 200 millions de centimes, en or et en liquide.
Jeudi 29 mars 1962, nouvelle série de hold-up dans le grand Alger. Butin : « seulement » 500 000 Nouveaux Francs.
...
Mais pour le FLN (et ses précurseurs) c’est « normal »
Le 4 avril 1949, un commando du CRUA dirigé par Ben Bella et Aït Ahmed attaque la poste d'Oran, de nuit, tue le gardien et s'empare de plus de 3 millions de francs. L'opération a été montée par Mohamed Khider, pour financer l’OS (Organisation Spéciale), la branche armée du MTLD.
En 1950, Ben Bella est arrêté et condamné à 8 ans de réclusion. En 1952, il s’évade et se réfugie au Caire.
Comme est normal l’« impôt » sur les ouvriers algériens à Paris ou « Les habitants des mechtas qui ne peuvent rendre de services (guet …) [qui] sont taxés en produits alimentaires ou en sommes d’argent, souvent importantes. » et qui se retrouvent tabassés, mutilés, voire assassinés lorsqu’ils n’obtempèrent pas !
Le 29 juillet 1955, à la Cheffia (commune mixte d’Edough), le paysan Mekki Lakhhdar ben Merat est entraîné dans la forêt par 4 soldats de l'ALN en uniforme. Ils lui lient les mains dans le dos, puis l'égorgent et placent dans son oreille un papier plié, signé "Armée de Libération Nationale", et se terminant par ces mots "vive la liberté, vive la justice, à bas le colonialisme". Ce cultivateur musulman refusait "l'impôt patriotique".
Le 10 avril 1956, en Kabylie, un car est arrêté, les voyageurs fouillés et dépouillés (4 millions d’anciens francs) puis le car brûlé. C'est très certainement un chantage vis-à-vis du propriétaire, de façon à le convaincre de payer l'impôt révolutionnaire.
Le 1er septembre 1956, à Paris, arrestation de collecteurs de fonds
De novembre 1954 à février 1962, le FLN aurait collecté en France environ 40 milliards d'Anciens Francs (400 millions de Nouveaux Francs)
Etat des fonds de la rébellion nord-africaine saisis en France par les services de police français
1956 105 879,50
1957 464 715,00
1958 598 618,87
1959 1 190 161,00
1960 1 054 207,90
1961 4 768 321,00
(source La guerre d'Algérie en France : 1954-1962 / Raymond Muelle – 1994)
Le 22 juin 1962, le FLN fait payer sa protection à des Européens pour le mariage de leur fils.