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Manifestation PN Harkis 2012
27 décembre 2019

Jean Alexandre Louis PROMIO 1868-1926

PROMIO photo

Sources : la légende Promio article de Jean-Claude Seguin-Vergara, lachaise.net, Gallica (BnF)

 

Il est né le 9 juillet 1868 à Lyon 6ème, rue Barème, de Jean Louis, né en 1838 à Lyon, et de GLEIZE Delphine Augustine, originaire d’Ardèche.

Il suit des études à l’école de La Martinière de Lyon.

En 1888, il habite Aix-les-Bains où il est employé des Postes et Télégraphes

Le 31 mars 1888, il est condamné par la Cour d’Appel de Chambéry à 20 jours de prison pour vol

Le 13 novembre 1890, il est caporal au 14ème bataillon de chasseurs  

En 1891, à Lyon, décès de son oncle paternel Alexandre

Le 14 novembre 1891, il est sergent

Le 11 juin 1892, il est cassé de son grade et remis chasseur de 2ème classe

Le 4 juillet 1892, il est réformé par la commission spéciale de Grenoble pour asthme et emphysème pulmonaire

En 1892, il obtient un premier accessit de chant et un premier accessit d’opéra

Il épouse Marie Juliette EVRARD, née en 1866, cantatrice  

Représentant des champagnes Mercier, il se taille une réputation locale comme baryton en compagnie de son épouse Juliette

Le 1er janvier 1896, il entre comme comptable chez M. Boulade, opticien : « cet emploi n’étant pas de son goût, il le quitte volontairement le 1er mars pour entrer à la maison Lumière

Usines Lumière

Parallèlement, il est rédacteur scientifique (en fait de publicités pour le cinématographe Lumière) au Progrès pendant 9 mois

Il occupe tout de suite une place essentielle dans le dispositif de production et de diffusion des vues photographiques animées. En peu de temps, il est nommé Chef du service cinématographique et se charge de la formation des premiers opérateurs.

Alexandre Promio est un des premiers reporters du cinéma (avec Félix Mesguich -lire mon article-, Francis Doublier et Marius Chapuis)

 

Le Tour du monde (avril 1896-septembre 1897)

Pendant plus d’un an, sous la direction de Louis Lumière, Alexandre Promio se consacre à alimenter le catalogue des vues photographiques animées de la maison. D’une part, il filme de très nombreuses vues générales (documentaires) et des vues d’actualité (reportages).

Du 19 au 23 avril 1896, il est à Vienne, en Autriche

Le 17 mai 1896, il est à Chartres

Entre le 17 et le 21 mai 1896, il est en Angleterre où il tourne Cortège au mariage de la princesse Maud

Il tourne le premier corpus de vues jamais filmées en Espagne. À Barcelone (Place du port à Barcelone), puis à Madrid en juin 1896 (Puerta del Sol, Danse au bivouac, Lanciers de la reine, Charge...), Alexandre Promio reçoit un appui de poids en la personne de la reine régente qui l’autorise à tourner des vues militaires.

1896 06 Madrid

Madrid Puerta del Sol juin 1896

Le 7 juillet 1896, il est à Saint-Petersbourg

Fin juillet 1896, il est à Lyon d’où il repart aux États-Unis où il arrive début septembre 1896. De New York à Chicago en passant par Boston et les chutes du Niagara (Les Chutes, Les Rapides), il réalise une vingtaine de films dont Descente des voyageurs du pont de Brooklyn, Défilé de policemen, Market Street.

Il repart des Etats-Unis fin septembre 1896 pour se rendre en Italie où il tourne deux de ses vues les plus célèbres, Panorama du Grand Canal pris d’un bateau et Panorama de la place Saint-Marc pris d’un bateau. Contrairement à ce qui est généralement admis, Alexandre Promio n’est pas le premier à réaliser ce que les frères Lumière baptisent un panorama Lumière (qui est appelé aujourd’hui un travelling).

En effet, Constant Girel, à Cologne, en septembre 1896, avait déjà utilisé un bateau descendant le cours du Rhin pour ajouter au catalogue Lumière le fameux Panorama pris d’un bateau. Mais Constant Girel effectue ce panorama par désinvolture - il est d’ailleurs renvoyé la même année pour cette raison par Louis Lumière - en revanche, Promio devine ce que peut apporter au cinéma un tel procédé : il en est ainsi le divulgateur et le premier théoricien.

En décembre 1896 et janvier 1897, il effectue un grand voyage en Egypte …

Il est à Alger en décembre 1896 (Prière du muezzin, Ânes...), au Moyen-Orient en mars 1897 (La Voie douloureuse et Entrée du Saint-Sépulcre, Départ de Jérusalem en chemin de fer...), la Turquie (Bourricots sous les palmiers, Les Pyramides (vue générale), la série de 8 vues Panorama des rives du Nil...).

1896 12 Alger

Alger décembre 1896

De mai à juin 1897, Alexandre Promio, outre les vues générales (Boulevard Anspach à Bruxelles), réalise ses premiers grands reportages. Il couvre ainsi pour les Lumière l’Exposition des Arts et de l’Industrie (mai-octobre 1897, Stockholm), le Jubilé de la reine Victoria (22-30 juin 1897), le voyage du président Félix Faure en Russie (23 au 25 août 1897) et tourne (septembre-octobre 1897) une série de vues industrielles de l’Irlande et de l’Angleterre.

Pendant son absence, sa femme met au monde une fille Louise Alexandrine, qui mourra à l’âge de 18 ans.

Les bandes composées (1897-1898) Installé à Paris, Alexandre Promio se lance dans le tournage de « bandes composées ». Grâce au décorateur Marcel Jambon (1848-1908) et au "metteur en scène" Georges Hatot (1876-1959), il oriente la production Lumière vers les tableaux animés, sous la pression commerciale d’un concurrent talentueux, Georges Méliès.

Il tourne ainsi, en septembre 1897, L’Assassinat du duc de Guise, Les Dernières cartouches d’après la célèbre toile d’Alphonse de Neuville, Les Dernières cartouches à Balan (1873), Néron essayant des poisons sur des esclaves, La Mort de Marat... Il s’agit de vues très souvent inspirées de la peinture académique du xixe siècle et de la peinture de salon. La série la plus connue et la plus divulguée est sans nul doute La Vie et la Passion de Jésus-Christ (septembre-octobre 1898), un nouveau succès public que présentent aussi les firmes concurrentes, notamment Gaumont (avec la première réalisatrice du cinéma, Alice Guy).

 

Activités diverses (1898-1902)

Après ses années d’intense activité, Alexandre Promio retrouve un rythme de vie plus en accord avec celle d’un bourgeois au tournant du siècle. Il consacre son temps à rédiger une sorte de traité photographique, publié à Lyon dans Le Progrès illustré, qui n’apporte guère de nouveautés sur cet art.

En janvier 1898, il obtient les Palmes académiques.

Vers 1900, il quitte Lyon avec sa famille.

Ses activités cinématographiques vont essentiellement se limiter à l’Europe dont la série de vues tournées à l’occasion des Funérailles de la reine Victoria (février 1901) qu’il filme « au moyen de deux appareils placés côte à côte et qu’un aide approvisionnait de bande vierge pendant qu’[il tournait] le second instrument. »

 

Le photorama (1902-1907)

Grâce au périphote, appareil permettant de prendre des vues à 360º, les photographies sont ensuite projetées dans le photorama (breveté par les frères Lumière en 1900) installé, à partir de 1902, au 18, rue de Clichy (Paris).

Journal Officiel du 19 mai 1903 : « nommé officier de l’instruction publique, directeur du « Photorama Lumière » à Paris »

Après deux années d’exploitation, Alexandre Promio, croyant sans doute à l’avenir de cette nouvelle invention, constitue la Société du Périphote et du Photorama afin d’exploiter le panorama. Les résultats ne sont pas à la hauteur des espoirs soulevés et c’est dans l’indifférence générale que la salle ferme en 1907.

 

La Compagnie Théophile Pathé (1907-1910)

Malgré l’échec du photorama, Alexandre Promio croit en l’avenir de l’image animée et, en homme d’affaires, il se lance dans la direction de nouvelles sociétés.

Le 30 juillet 1907, ingénieur civil, attaché pendant six ans à la maison Auguste et Louis Lumière, profitant de la mauvaise gestion du fondateur, il remplace M. Théophile Pathé au poste de directeur général des cinématographes Théophile Pathé (fondés en 1906), rivale de Pathé frères

Sous sa direction, de nombreux films, documentaires ou fictions, sont tournés dans les années 1908-1909. Toutefois, la situation financière devient de plus en plus critique et Alexandre Promio doit renoncer à continuer à la tête de la société …

Le 5 novembre 1907, il démissionne

Le 16 avril 1908, il est nommé administrateur de la société la Publicité Animée, constituée par Jacques Langlois, auteur dramatique 

 

L’Algérie (1911-1924)

Alexandre Promio, entre échec professionnel et nouvelle vie privée, s’installe en Algérie pour y rester presque jusqu’à la fin de ses jours.

Le 10 avril 1913, à Alger, concert de la bouchée de pain où il « fut le remarquable metteur en scène de ce beau festival et qui gagna les suffrages unanimes par sa belle voix de baryton et son art du chant … »

En décembre 1913, il participe au concert donné par V. Llorca

Le 28 mars 1914, décès de sa mère à Lyon

Le 26 mai 1916, décès de son père

Après les années de guerre, au cours desquelles il semble avoir eu une activité photographique pour le compte de la Compagnie aérienne française, il profite de la réorganisation administrative de l’Algérie pour se faire nommer directeur du Service photo-cinématographique du Gouvernement général de l’Algérie.

C’est à ce titre qu’il déploie une intense activité de propagande dont témoigne le catalogue publié en 1924 où figurent près de 3 000 photographies et 38 films documentaires et l’ouvrage L’Algérie.

En 1921, il se sépare de Juliette Evrard

La deuxième quinzaine de mars 1922, il épouse Juliette CANU

Sans doute déçu, il revient à sa vocation de chanteur grâce à sa nouvelle compagne.

Malade, il rentre en France et s’installe près de Paris.

Sa dernière apparition publique connue date du 15 juin 1925 à l’occasion du discours de Louis Lumière à l’Académie des Sciences.

Il semble s’être occupé de la Société Fiot dans les derniers temps.

C’est le 24 décembre 1926, la veille de Noël, que Monsieur Promio, Alexandre de son prénom, oublié de tous, s‘éteint à Asnières-sur-Seine.

Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise quatre jours plus tard.

L’Echo d’Alger du 10 janvier 1927

1927 01 10 Promio décès

La presse spécialisée n’annoncera sa mort que quatre mois plus tard.

En 1952, décès de sa première épouse Juliette PROMIO-EVRARD 

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