CUTTOLI Paul Raymond Joseph Maxime 1864-1949 sénateur-maire

Né le 29 mai 1864 à Saint-Eugène (Alger) de Laurent, greffier de la Justice de Paix du canton Sud d’Alger, et de Marie Victoire Cécile COUGOT

Le 23 septembre 1871, naissance de son frère Jules, qui sera député de Constantine de 1928 à 1936. 

Il fait ses études au grand lycée d’Alger.

Licencié en droit à 19 ans, il s’inscrit au Barreau de Constantine.

En 1885, il obtient un sursis d’appel d’un an.

Le 29 août 1887, il est incorporé au 3^ème Régiment de Zouaves.

Le 1^er mars 1888, il est caporal.

Le 27 août 1888, il est sergent.

Par décret du 23 mars 1891, il est nommé sous-lieutenant de réserve.

Le 12 avril 1892, il est un des deux témoins de M. Quiévreux dans un duel à l’épée contre M. Grégoire.

De 1892 à 1896, il est conseiller municipal de Constantine.

Dans la Gazette algérienne du 9 décembre 1893, on peut lire « la cour d’appel d’Alger vient de prononcer, par défaut, la radiation du tableau des avocats, de MM Cuttoli et Sterlin. »

Dans la Dépêche tunisienne du 22 septembre 1898, on peut lire « … Paul Cuttoli, qui n’a été battu à Biskra que par vos manœuvres déloyales et frauduleuses… »

En 1899, il est conseiller général de Constantine.

De 1901 à 1906, il est membre de l’Assemblée des délégations financières d’Algérie.  

Le Radical du 10 avril 1901 indique « M. Paul Cuttoli, candidat républicain aux délégations financières, a été élu à une très forte majorité dans la sixième circonscription de la province de Constantine. »

Dans l’Avenir de Tébessa du 21 avril 1901, il remercie ses électeurs :

Le 5 août 1903, décès de son père.

En 1904, il est conseiller général de Bordj-bou-Arreridj.

Lors de la séance du 7 mars 1904, il dépose un amendement (adopté) relatif à l’érection d’un monument en l’honneur de Lamoricière.

Le mardi 9 juillet 1907, une grande partie de l’escadre de la Méditerranée mouille dans le port d’Alger : « le ministre de la Marine, cédant aux instances de M. Paul Cuttoli, a consenti à détacher le Desaix du gros de l’escadre afin de se rendre au désir manifesté par la population Bougiote. »

Par décret du 11 janvier 1909, il est nommé lieutenant.

Le 24 avril 1910, il est réélu député (jusqu’en 1919).

Dans Excelsior du 26 décembre 1911 : « Le duel Cuttoli-Ibels … aura lieu aujourd’hui à midi, aux environs de Paris. L’arme choisie est le pistolet. » mais il s’agit de son neveu Jean.

En 1913, il fait construire Dar Meriem, en hommage à Marie Bordes qu’il épousera en 1920 (Marie, Meriem ou Myriam en arabe), par l’architecte attitré de Philippeville, Charles Montaland.

Lors de la séance du 27 décembre 1913, la Chambre des députés étudie la question de l’indigénat algérien : « M. Paul Cuttoli, député de Constantine, fait remarquer que la religion éloignera toujours les musulmans et empêchera l’assimilation. » A un moment, un certain nombre de députés se livrent à une violente diatribe contre les colons. « M. Paul Cuttoli proteste véhémentement contre leur langage et dit que, cependant, il conviendrait de rendre justice aux services qu’ils ont rendus et qu’ils rendent chaque jour à la France et aux colonies. »

Le Semeur algérien du 19 avril 1914 nous apprend que Paul Cuttoli est Franc-Maçon. Un dénommé Tellamos PHILEJELE

Le 15 août 1915, naissance de son fils Charles.

Capitaine durant la guerre 1914-1918.

Par lettre du 6 juin 1919, « M. Paul Cuttoli appelle l’attention du Gouverneur général sur l’intérêt que présente pour les démobilisés l’organisation dans la colonie du crédit au petit commerce et à la petite industrie. » La réponse reçue montre que le Gouverneur général entre dans ses vues.

En 1920, il est sénateur.

En février 1920, il dépose une proposition de loi sur le bureau du Sénat (source Notre rive, magazine d’octobre 1928) :

On notera l’expression « le sang des races », titre de l’ouvrage de Louis Bertrand de 1899

Le 7 octobre 1920, à Paris 7^ème, il épouse Marie BORDES : elle exploitera un fonds de commerce de tableaux, objets d’art et décoration, sous la raison sociale de MYRBOR (MYRiam BORdes)

Dans l’Echo de Tiaret du 29 décembre 1923, on peut lire : « M. Paul Cuttoli, sénateur de Constantine, attendu hier à Bougie par ses électeurs, n’a pu arriver. Il est bloqué par la neige aux environs de Sétif. »

En 1924, il est réélu sénateur

En juin 1924, paraît un supplément de l’Afrique du Nord illustrée Livre d’or du département de Constantine, édité sous le patronage et avec la collaboration de M. Paul Cuttoli, sénateur, MM Gaston Thomson et Emile Morinand, députés.

Dans l’Avenir de Guelma du 11 novembre 1926, on peut lire : « Mais voici Cuttoli (Paul) ! Ses yeux si finement expressifs ont déjà tout vu, tout compris … Cet homme indéfinissable, qui incarne le Bien et le Mal, homme complet … »

De 1929 à sa mort, il est maire de Philippeville

En juillet 1929, il est au Kouif.

Le 14 décembre 1929, il accompagne à Paris le gouverneur général de l’Algérie, M. Bordes.

Dans les années 30, il fit construire de nombreux édifices à Philippeville :

En 1931 l’hôtel de ville et le dispensaire communal …

En 1932, il est réélu sénateur

Dans l’annuaire général des lettres 1931-1934, il est directeur de la Dépêche de Constantine.

… en 1933 l’hôtel de police …

Le 10 janvier 1934, il est à Rabat.

… en 1934 la gare, le stade, l’hippodrome, une nouvelle agence de la Banque de l’Algérie …  

Dans le Monde colonial de janvier 1935 : « M. Emile Ledermann vulgarise dans un petit livre abondamment illustré Philippeville et ses environs, Histoire et tourisme, dédié à Paul Cuttoli, sénateur-maire l’histoire et les curiosités de cette coquette cité algérienne, continuatrice de l’ancienne Rusicade … »

Le 25 avril 1935, « La ville (Philippeville) a rendu un pieux hommage au sergent-chef Guitard, victime de la catastrophe de Bolobo*, dont le corps avait été ramené par le « Charles-Roux » »

*Le 15 mars 1935, le gouverneur général de l'AEF, Edouard Renard, son épouse et les trois hommes d'équipage disparaissent dans un accident d'avion en pleine brousse aux environs de Bolobo, sur le territoire du Congo Belge.

… en 1935 le syndicat d’initiatives, la piscine d’eau de mer Jeanne d’Arc …

En 1937, il est à Antibes avec sa femme, Picasso, Dora Maar, Man Ray

… en 1938 l’hôtel des Postes …

A la fin des années 30, la vente de Dar Meriem (Cf 1913), pour la somme de 20 millions d’anciens francs, est conclue selon les termes d’un contrat dans lequel il est stipulé que la jouissance par le nouveau propriétaire, Bengana Boulakhrass (d’où le nom de palais Bengana), de son acquisition n’interviendra qu’au décès du premier propriétaire, en l’occurrence Paul Cuttoli.

Le 10 juillet 1940, il fait partie des 80 parlementaires ayant refusé de voter les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. (569 ayant voté pour et 20 s’étant abstenus)

De 1943 à 1945, il est membre de l’Assemblée consultative provisoire.  

Le mercredi 3 novembre 1943, « M. Paul Cuttoli s’excuse de ne pouvoir assister à la séance de ce jour et demande un congé. »

Le mardi 2 mai 1944, présidence de M. Félix Gouin allocution du président : « … la souriante autorité de notre doyen, M. le sénateur Paul Cuttoli, dont la verte vieillesse suscite, en chacun de nous, autant de respect que d’envie ! »

Le lundi 15 mai 1944, « M. Paul Cuttoli s’excuse de ne pouvoir assister à cette séance et demande sa mise en congé jusqu’à la prochaine session. »

Par décret du 17 août 1948, il est chevalier de la Légion d’Honneur

Décédé le 27 avril 1949 à Alger