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Manifestation PN Harkis 2012
2 mars 2014

Alger 26 mars 1962 crime d'Etat

Lundi 26 mars 1962. Bab-el-Oued avait pris le tragique visage de Budapest.

Mais, le blocus était maintenu ; la faim tenaillait les ventres, les perquisitions et les arrestations se poursuivaient et lorsqu'un blessé était découvert, on le traînait par les pieds jusqu'aux camions et là, on le "balançait" par dessus bord.

Tout autour du réduit, la population était toujours amassée tentant l'ultime offensive du cœur : « Nous voulons rester Français... Vous n'avez pas le droit de nous combattre et de nous livrer... Notre crime le plus grave c'est de trop aimer notre pays ... »

Le colonel Vaudrey, qui a repris les rênes de l’OAS sur Alger, et Jean Sarradet décident d’organiser une manifestation populaire afin de porter secours à la population de Bab-el-Oued.

Salan, de son PC au 5ème étage d’un immeuble de la rue Defontaine :

« Non, les Algérois ne laisseront pas mourir de faim les enfants de Bab-el-Oued. Ils s’opposeront jusqu’au bout à l’oppression sanguinaire du pouvoir fasciste. »

En fin de matinée, la préfecture de police fait savoir qu’elle interdit la manifestation :

« Les forces de l’ordre disperseront le cas échéant les manifestants avec toute la fermeté nécessaire. »

Des tracts firent leur apparition conviant la population du Grand Alger à se rendre, dès 15h, « drapeaux en tête et sans armes » à Bab-el-Oued dans le but de tenter d'infléchir le traitement inhumain infligé aux 50.000 habitants de ce quartier.

Les manifestants envahissent le plateau des Glières.

Un premier barrage militaire, rue Charles-Péguy, est débordé … en douceur, avec la coopération des soldats qui le tiennent.

Un second, rue d'Isly, est gardé par le 4ème RTA (sous les ordres du commandant Poupat, en l’absence du chef de corps le colonel Goubard).

C'est la tuerie (qui dure 12 minutes).

Les tirailleurs musulmans ouvrent le feu sur la foule où personne n'est armé : 

La Dépêche d’Algérie des mardi-mercredi-jeudi 27-28-29 mars 1962

1) Encadré

« L’atrocité du drame dépasse toute mesure.

Notre population horrifiée par tout ce sang, par tous ces êtres fauchés, ces deuils accumulés, pleure en silence.

Chacun appréhende de connaître le bilan de ce triste après-midi de printemps ; chacun appréhende aussi le bilan d’un autre drame, non moins atroce, celui de Bab-el-Oued..

Une enquête est ouverte, nous assure-t-on.

C’est le vœu unanime. Que toute la lumière soit faite. Qu’aucun témoignage ne soit négligé.

La douleur de toutes les familles atteintes est notre douleur ; elle est celle de toute la population.

Inclinons-nous et prions pour tous nos disparus. »

2) La fusillade de la grande Poste a fait 46 morts et plus de 150 blessés.

Les obsèques des victimes ont lieu ce matin dans les différents cimetières de la ville.

En page 6 la liste des victimes

ALDEGUER Gabriel 42 ans Chef comptable à l'E.G.A. Transporté à l'hôpital Mustapha paralysé, il est décédé deux ou trois jours après des suites de ses blessures, une rafale dans le dos. Natif de Guyoville, il habitait Hydra. Une fille de 20 ans (Alain AICARDI (la photo de Gabriel ALDEGUER et d'Etienne AICARDI figure sur le " Paris Match n°678 d’avril 1962).

BAYARD George Henri 58 ans né le 26 août 1904 à Alger place Bresson d’un père mécanicien domicilié 42 ter rue Cardinal Verdier, Chef de service à la Mairie ancien combattant 39-45 se trouvait devant la Grande Poste lorsque la fusillade éclatât. Il a cherché à se réfugier derrière une porte d’un immeuble proche. Il fut poursuivi à l’intérieur par un tirailleur qui lui a tiré à bout portant une balle mortelle dans la tête"."Sa femme et sa nièce - mon épouse - l’ont retrouvé à la morgue de Mustapha. Son corps gisait à même le sol aligné avec d’autres victimes de la tuerie pour la reconnaissance des corps". (Entretien avec son neveu par alliance - Antibes Juin 2007)

BERNARD Henri 76 ans Né le 10 avril 1886 à Sousse (Tunisie) 91 rue de Constantine - Hussein Dey Officier retraité Chevalier de la Légion d'honneur Croix de guerre 14-18 - Croix de guerre 39-45 Allait tout simplement au local des chèques postaux pour ses affaires et s'est retrouvé devant la porte fermée en raison de la grève au moment de la fusillade. (Entretien avec sa fille Marguerite GRIFFE née BERNARD - Juin 2004 Mérignac).

BLUMHOFER Albert 62 ans Employé à l'Aviation civile domicilié immeuble « Brazza » - des Tournants Rovigo Décédé à la Grand poste. Inhumé le 28 mars 1962 Guy MAZARD, Charles CIAVALDINI et Albert BLUMHOFER ont été successivement conduit entre 9 heures et 10 heures 30 au cimetière d'El Halia  Avis de décès paru dans la presse. 

CABAILLOT Octave 55 ans Domicilié au 286 boulevard Gallieni à El Biar. Inhumé le 27 mars au cimetière d'El Biar

CAZAYOUS Jacqueline 20 ans Domiciliée 11 rue Daguerre Secrétaire à la 20 Th Century Fox-France Gymnaste à la Fédération française de gymnastique - Basketteuse à l'Algéria Sport. Adhérente au Comité de la Bigorre et au groupe folklorique des Gascons d'Alger. Inhumée le 30 mars 1962 au cimetière de Saint Eugène. Retrouvée par son père, à la morgue de Mustapha, nue, tuée de deux balles dont l'une dans le cou. Elle a perdu tout son sang en attendant les secours. Sa mère a reçu une balle dans la tête, a été trépanée et est restée paralysée du côté gauche. A beaucoup souffert de la tyrannie administrative et du mépris des médecins militaires. (entretien avec Annie CAZAYOUS épouse FONTAS sa sœur aujourd’hui décédée)

Témoignage recueilli par Francine Dessaigne : "Elle a rendu son dernier soupir sur le trottoir allongée aux côtés de sa mère à l’angle Isly-Chanzy. Dans le documentaire de Christophe Weber elle apparait avec ses nattes et du sang coule de la tête de sa mère ".Correspondance avec Pierre-Yves Bourrier - Marseille octobre 2008.Cette photo a paru sur le Paris Match n° 678 avril 1962. (S.G.)

CHOUIDER Tayeb 58 ans Décédé au Plateau des Glières Avis de décès paru dans la presse "La dépêche d’Algérie" (A.O.M. d’Aix en Provence - 2006)

CIAVALDINI Charles 22 ans Domicilié 8 rue Adolphe Blasselle. Quartier Belcourt Ancien parachutiste du 18ème R.C.P. Croix de la valeur militaire - Etoile de vermeil. Inhumé au cimetière d'El Halia

Guy MAZARD, Charles CIAVALDINI et Albert BLUMHOFER ont été successivement conduit entre 9 heures et 10 heure 30 au cimetière d'El Halia Avis de décès paru dans la presse – recherches aux archives des A.O.M. Aix en Provence 2006."Charly avait déjà été  blessé pendant son service militaire au ventre par les fellaghas. Et il a reçu cette rafale aussi dans le ventre sur ses organes déjà amochés. Ils n'ont pas pu le sauver. Je me souviendrai jusqu'à ma mort de sa mère les bras au ciel descendant en plein milieu de la rue Adolphe Blasselle pleurant criant hurlant jusqu'au Monoprix de la rue de Lyon. C'était horrible à voir."

COURAUD Jacques 30 ans Employé à la Compagnie française des pétroles d'Hassi Messaoud Plongeur émérite. Domicilié 9 rue Adolphe Blasselle quartier Belcourt. Hospitalisé à la clinique Lavernhe. Décédé deux mois après, le 26 mai 1962. A reçu une balle dans le dos qui lui a éclaté le foie. Il était sorti de son abri pour aller secourir une femme blessée dans la rue (entretien avec Mme Henriette Couraud sa femme Hyères mars 2005) Inhumé au cimetière d'El Halia

DUPUY Lucien Jean 62 ans né le 24 mai 1899 à Sétif faubourg de la Gare d’un père mécanicien à l’Est Algérien lui Retraité E.G.A. - Ancien combattant 14 - 18. Tué dans la foule. Il était accompagné de sa femme et de ses deux enfants de 12 et 14 ans.(témoignage) Cercueil retrouvé le 28 au dépositoire du cimetière de Saint Eugène et inhumé le 30 mars 1962. Domicilié 17 rue Docteur Trolard "Brutalement la fusillade avait éclaté. Nous avons été séparés par la cohue. Il était couché sur le dos. Pour protéger son visage je me suis couchée sur lui. J’ai constaté qu’il ne pouvait pas se relever. Il m’a dit :"Il m’a visé et il a tiré". Il a fallu attendre longtemps les pompiers. Malgré toutes mes démarches je n’ai pas pu obtenir son corps. Ce n’est que le 28 que je l’ai retrouvé au dépositoire de Saint Eugène. Il a été inhumé le 30 mars 1962. 

EYME Marie-Jeanne 57 ans Domiciliée 9 rue Edmond Adam quartier de l’Agha Cercueil retrouvé au dépositoire du cimetière de Saint Eugène le 28. Inhumé le 30 mars 1962. .Était en compagnie de Pauline GRÉGORI et du mari de celle-ci dont le nom figure dans la liste des blessés hospitalisés à Mustapha. Elle s’est couchée sur la femme de son patron pour la protéger. Pauline GREGORI étant blessée a fini par mourir des suites de ses blessures

FABRE Marcel Manuel 53 ans domicilié 10 rue du Docteur Saliège Adjoint technique principal de la Météorologie Nationale, Section Transmissions météo en Afrique du Nord Officier des Palmes académiques Chevalier du Mérite social. Ancien prisonnier de guerre. Médaille des Évadés Blessé au ventre. Décédé sur la table d'opération- (La dépouille mortelle a été conduite à Birtouta le 28 mars 1962.Témoignage du Docteur Jean-Pierre RIGAL- Hôpital de Mustapha 1962.

FAGUE André 28 ans de nationalité Suisse (- Quoi qu'il en soit, mon âme se repose en Dieu, C'est de lui que vient ma délivrance -) Avis ainsi paru dans la presse AOM / Aix en Provence 2006

FARAN Jean ?

FERMI Louis 52 ans domicilié 3 rue Michelet Directeur général de la S.A.R.L ETAVINOR et du transit Roubaisien Secrétaire-trésorier général de la Ligue d'Alger de natation Vice-président de la Bridja Sports Membre du Bureau des Ligues Fondé de pouvoir de la S.A. DABI. Reconnu à la morgue par le docteur KAMOUN " décédé d'un petit trou sanglant pré thoracique " Hôpital Mustapha. 1962.

FERRANDIS Renée 23 ans Domiciliée H. L. M. rue Clément Ader au Champ de Manœuvre. Employée des P.T.T. Retrouvée à la morgue de Mustapha par son père, tuée de deux balles dans la tête. Elle est décédée sur la table d'opération. Sa sœur Annie, 17 ans, a été blessée d'une balle rentrée dans la fesse et logée dans le ventre et sa sœur Monique, 19 ans et demi a reçu trois balles explosives, l'une dans la fesse, la deuxième a explosé le pied droit et la troisième a cassé le fémur en traversant la jambe. (Un Crime sans assassins). Un tirailleur au moins était doté de ces munitions assez spéciales et il est fort peu probable qu'elles aient été comptabilisées. Elles ne figurent pas dans les pièces officielles qui font le décompte très précis (?) de la consommation des munitions (Francine DESSAIGNE)

FRASQUET Jacqueline née SEGUI 23 ans domiciliée 6 rue Lys-du-Bac Secrétaire de Direction à la Direction régionale des Anciens Combattants et Victimes de guerre. Inhumée au cimetière de Saint Eugène, le 30 mars. Elle a descendu le long de la rampe conduisant à la rue Berthezène elle a traversé cette artère et elle a disparu dans la rue perpendiculaire. Elle est restée là-bas au cimetière de Saint Eugène.

FREDJ André 40 ans Domicilié 9 rue Dupuch quartier des tournants Rovigo Comptable aux Économats de l'Armée Inhumé le 28 mars 1962 vis de décès paru dans la presse recherches aux archives des A.O.M. d’Aix en Provence - octobre 2004.

GALIERO André 35 ans Tué devant son domicile 11 rue Alexandre Ribot quartier du Télemly."Vers 14 heures 45 un homme sort de chez lui. Accompagné de son neveu âgé de 17 ans il monte dans sa voiture une 4CV stationné devant son domicile dans l’intention de la rentrer au garage. Il parcoure 20 mètres environ. A ce moment un sergent musulman faisant partie d’une patrouille le fait stopper et lui demande de lever les bras. Il obéit sans un mot et se trouve alors debout bras en l’air contre le mur du numéro 13 de la rue Ribot. Le sergent le met en joue et le fusille. Il s’effondre. La balle traverse son corps et tache de sang le trou qu’elle va creuser dans le mur. Le sergent réarme son fusil dans l’intention d’abattre le jeune garçon qui terrorisé s’est jeté en criant sous les coussins de la voiture. Le sergent ne tire pas une seconde fois. Une ambulance militaire transporte le blessé à l’hôpital Maillot. Le trajet et long pénible coupé de barrages. Le blessé meurt conscient dans les bras de sa femme à son arrivée à l’hôpital. Témoignage dans  Le massacre d’Alger – 26 mars 1962 – Le Corps médical – Témoignages des médecins ayant assisté à la fusillade ou ayant soigné les blessés."Alors que commençait la fusillade de la rue d’Isly il était mitraillé alors qu’il sortait de sa 4 CV pour ouvrir le portail de son jardin permettant l’accès à son garage au 11 de la rue Alexandre Ribot (rue débouchant sur le boulevard du Télemly. Ma grand-mère attirée à sa fenêtre par les coups de feu tirés d’une jeep militaire eut la chance d’échapper au mitraillage qui n’a fait qu’endommager le rebord de la fenêtre. Elle habitait au premier étage de ce numéro 11. C’est mon oncle Henri DAUMAS et moi-même qui sommes allés à l’hôpital espérant Monsieur GALIERO seulement blessé ..... Il était déjà à la morgue.

GAUTIER Philippe 28 ans domicilié 41 bd Saint-Saëns Ingénieur commercial chez I.B.M. France (U.S.A.)
Enseigne de vaisseau de 1ère classe de réserve Ancien officier du commando de marine Trépel. Croix de la valeur militaire avec Étoile de bronze Croix de la valeur militaire avec Étoile de vermeil. Ancien lieutenant au long cours de la Marine Marchande. Domicilié à El Biar. Tué d'une balle dans la nuque. Arrivé mourant à l'hôpital. Rien n'a pu être tenté. Décédé dans la nuit, seul. Retrouvé à la morgue sur une table. à l’hôpital Mustapha. - Habillé. Le corps à été mis en bière le 27 mars 1962 à 17 heures en attendant d'être transféré en Métropole où auront lieu les obsèques.

GERBY Fernand 43 ans Domicilié 10 rue de l'Estonie. Employé à l'entreprise nord-africaine de Construction - LENAC - Ancien de l'U.T.A. 155 (XI° B.U.T.) Amicale du département d'Alger des territoriaux. Fernand GERBY qui a été enterré à 8 heures 30 au cimetière du boulevard Bru. Son corps a été rapatrié en août 1962 par sa veuve.

GHIRARDI ou SCHIRARDI GIAUSSERAN Jacky 27 ans Domiciliée au 4 rue de l'Estonie. A été tué d’une rafale dans le dos en voulant protéger sa femme qu’il avait plaquée dans le renfoncement des vitrines du magasin de fourrures "Freddy" rue d’Isly. Il protégeait son visage de sa serviette de cuir. Témoignage de sa belle-sœur -Cagnes sur mer - 2006. Tient à garder l’anonymat.

GREGORI Faustine Décédée le 10 mai 1962 des suites de ses blessures Domiciliée 21 rue Auber quartier du Plateau Saulières. Etait en compagnie de son mari et de Marie-Jeanne EIME qui l’a protégée alors qu’elle était blessée en se couchant sur son corps. Est décédée le 10 mai 1962 des suites de ses blessures. Marie-Jeanne EIME est décédée sur place. Monsieur GREGORI fait partie des blessés de l’hôpital Mustapha.

HUGUES née BERTHON Pauline Thérèse Delphine Valentine 66 ans née le 18 octobre 1896 à Alger 22 rue de Constantine d’un père médecin vétérinaire Veuve de René HUGUES Directrice d'école honoraire Chevalier de la Légion d'honneur Adhérente au syndicat indépendant de l'Enseignement public. Inhumée le 29 mars 1962 au cimetière d'El Halia. Les cercueils sont déjà là dans un petit réduit où ils ont été déposés en pleine nuit. Pas un cierge pas de service religieux. Le cercueil est en bois blanc hâtivement fait. Un hélicoptère tournoie sans arrêt au-dessus de nous. Certaines familles sont obligées d’aller chercher un permis d’inhumer. Des incidents fosse trop étroite risque de se tromper de trou pas de condoléances. Les six victimes déposées enterrées comme des chiens. Témoignage de Madame Laumonier 1962."Découverte à la morgue enfouie dans le tas de cadavres grâce à son épaisse chevelure blanche. Entretien avec Jacques Berthon son neveu - Narbonne - 2005.

INNOCENTI Jacques 60 ans Ingénieur E.C.P. Employé à l'E.G.A Officier de réserve Domicilié au 29 boulevard Bru quartier de la Redoute vers le Clos Salembier. A été inhumé le 28 mars 1962 au Cimetiére du Boulevard BRU. Avis paru dans la presse  Recherches aux archives AOM Aix en Provence -2006.

LADJADJ Abdallah ?

LAMENDOUR ou LANGENDOUR Gilbert 31 ans Professeur au C.C.E.T de Maison Carrée Adhérent au syndicat indépendant de l'Enseignement public Domicilié rue Ernest Renan quartier du Champ de Manœuvres

LIGNON René 42 ans Commandant pilote en retraite : 14 citations Officier de la Légion d'honneur Croix de guerre 1939-1945 Croix des T.E.O. Croix de la valeur militaire Croix de la vaillance vietnamienne Collaborateur à la Société " La céramique algérienne " Domicilié à El Biar Inhumé au cimetière d'El Biar le 30 mars 1962. Sa fille Michèle avait 4 ans. Réside aujourd'hui à Saint CANNAT (13). Madame LIGNON est décédée en 2004.Avis paru dans la presse.  Recherches aux archives des AOM d'Aix en Provence -  2006.

LORETTI Émile Georges 63 ans né le 25 novembre 1899 à Constantine à l’hôpital civil de mère célibataire dit " Lorette " Pâtissier Inhumé à Médéa le 29 mars 1962. Avis paru dans la presse  Recherches aux archives des A.O.M. d'Aix en Provence -  2006.

LUISI Joseph 65 ans Décédé le 28 mars des suites de ses blessures. Inhumé au cimetière de Bab el Oued, boulevard des Flandres. Avis paru dans la presse  Recherches aux archives des A.O.M. d'Aix en Provence -  2005.

LURATI Henri 33 ans Directeur d'école à Birkadem. Son corps a été rapatrié à la Rochelle. Avis paru dans la presse  Recherches aux archives des A.O.M. d'Aix en Provence -  2005.

MAILLE Gilbert 57 ans Domicilié 2 bis rue Clauzel quartier de l’Agha."Arrivés au début de la rue d'Isly après avoir dépassé les marches de la Grand Poste nous nous sommes heurtés au barrage du Lieutenant Ouchène. Les tirailleurs semblaient terrorisés par la foule et semblaient ne pas savoir quoi faire. Le lieutenant Ouchène était blanc  comme un linge. Il avait peur il criait "sauvez-vous ... ils vont vous tuer..." Il a donné l'ordre d'ouvrir le barrage. Avec mon frère nous nous  sommes engouffrés. Mon père n'a pas pu passer. Et aussitôt nous entendons le crépitement des armes automatiques...A la morgue les morts dénudés étaient empilés les uns sur les autres.    Il fallait tirer dessus sur 4 5 6 rangées dans les grands couloirs du service des urgences ... C'était insoutenable. C'est là sous les deux corps qui le recouvraient au 3ème niveau que j'ai reconnu mon père. La balle lui avait arraché l'œil gauche et une partie du crâne". Entretien avec Paul Maille son fils et Sophie Maille sa petite-fille - 30 600 Vestric et Candiac - juillet 2009.

MASSONAT Jean 38 ans. Tué dans l'exercice de ses fonctions, victime de son devoir. Se rendait au chevet d’une jeune malade. Médecin des Hôpitaux. Chef de service au centre hospitalier et universitaire d'Alger Médecin capitaine de réserve - Croix de guerre 39 – 45. Se trouvait près de l’horloge de la Grande Poste. S’est élancé au secours d’un jeune garçon. Tombé fauché par les balles, s’est agenouillé a sorti un garrot de sa poche. Deux soldats arabes se sont approchés, l’un d’eux portait une mitraillette. Le docteur Massonat l’a regardé et l’homme armé a semble-t-il hésité un instant. Alors l’autre soldat a crié « tire tire » et le coup est parti. Témoignage de Mme BORONAD mère. Fusillé à " bout touchant "Veste perforée et brulée selon un rond avec traces de poudre, large plaie anfractueuse et déchiquetée, littéralement explosée, blessure de dos. Enterré à la sauvette avec beaucoup de complications administratives. Le préfet VITALIS-CROS demande au Haut commissaire de la République qu'il soit sursis à la proposition de citation à l'ordre de la nation ... enquête judicaire en cours... secret-confidentiel

MAURY Marc 29 ans Sous-directeur de la Caisse régionale d'Assurances Sociales agricoles. Domicilié 12 boulevard Baudin plateau des Glières. "Victime découverte éloignée du lieu de la fusillade. Tué par une balle en direction du Plateau des Glières alors qu’il se trouvait près du café "Le coq hardi" au numéro 6 de la rue Charles Péguy "prolongement de la rue Michelet quartier de l’Université (tunnel des Facultés).Rapport du Commissaire de police Pierre POTTIER chef de la 1ère section de la Brigade mobile de police judiciaire rapport effectué sur commission rogatoire et jamais rendu public ! La famille a fait paraître un avis de décès ainsi libellé : "... expriment leur gratitude à l’officier et au civil qui l’ont relevé au médecin de l’immeuble et à l’infirmier militaire qui l’ont secouru." Inhumé le 29 mars 1962 dans le caveau de famille au cimetière de Saint Eugène.

MAZARD Guy 28 ans domicilié 12 rue Courbet Technico-commercial dans l'entreprise familiale de commerce de meubles. Tué sur les escaliers de la Grande Poste. Guy MAZARD, Charles  CIAVALDINI et Albert BLUMHOFER ont été successivement conduit entre 9 heures et 10 heures 30 au cimetière d'El Halia. Témoignage de Bernadette MALINCONI. Sorti comme vivant de l’hôpital Mustapha installé à l’arrière de la voiture avec la complicité de l’intendant de l’hôpital. Témoignage de cousins au congrès de Toulouse 2006". "On avait peur qu’on nous le reprenne ..." Témoignage d’Annie Mazard - sa sœur."Tué d’une rafale qui lui a labouré le corps en diagonale. On le voit sur l’une des photos des marches de la Grande Poste. Le buste de son père apparaît en contre bas au milieu des gisants. Inhumé au cimetière d’Hussein-Dey". Son corps a été rapatrié en juillet 1962 au cimetière Saint Julien en Haute Garonne. Entretien avec Annie Mazard - Toulouse avril 2005.

MESQUIDA née GAUTRIAU Jeannine 41 ans mère de 4 enfants. Domiciliée au 5ème groupe du Champs de Manœuvres, épouse d'Alfred Mesquida, grand mutilé de guerre 100%, Chevalier de la Légion d'honneur, cité à l'ordre de l'Armée le 19 avril 1945. La photo des cadavres nus entassés à la morgue a été publiée dans un tract dès le lendemain. Cette photo est reprise dans le documentaire de Christophe Weber "Le massacre de la rue d’Isly" 2008. Retrouvée au dépositoire du cimetière du boulevard Bru  Chemin des Crêtes. Inhumée le 29 mars 1962.Le corps a été rapatrié le 13 mai et inhumé au cimetière de Saint Georges de Didonne en Charente maritime d’où est originaire Jeannine Mesquida. Le cercueil est arrivé à Marseille en mauvais état mal scellé. Conditions d’inhumation difficiles. Entretien avec Jackine Françoise et Nicole - ses filles.Témoignage de Françoise MESQUIDA

On peut lire dans Pied-noir mon frère témoignage d’un francaoui de Jean Loiseau (1963)

« Le premier témoignage est celui d’un homme qui, comme beaucoup  de pieds-noirs, avait à 20 ans participé à la libération de la France. Sa conduite au feu avait été telle qu’en avril 1945, il fut cité à l’ordre de l’armée et reçut peu après la Médaille Militaire et le Légion d’Honneur.

« Un peu avant 15 heures, j’arrivai à cet endroit, venant du Champ-de-Manœuvres. J’étais en compagnie de mon épouse, de mon oncle et d’un ami de ce dernier. Il y avait foule à cet endroit. Un cortège précédé d’une immense banderole tricolore et d’un drapeau également tricolore, arrivant par la rue du 9ème Zouaves, passa parmi nous et prit la direction de la rue d’Isly. … il y eut devant l’Hôtel des Postes une bousculade … due à la présence sur ces lieux d’un individu d’un civil vietnamien … Le cortège à cet endroit, un moment disloqué, reprit. A l’entrée de la rue d’Isly, je vis plusieurs soldats musulmans. Et puis, avec la soudaineté d’un éclair, l’affreux drame éclata. Un tir extrêmement nourri provenant d’armes automatiques de toutes sortes nous arrosa, nous tous qui étions là. Nous nous jetâmes violemment sur la chaussée parmi les cris de « couchez-vous » que certains d’entre nous faisaient entendre. Et le tir aussi continua, toujours dirigé contre nous. Je me trouvais à 50 cm de mon épouse et de mon oncle. Contre moi un homme était couché, son corps me masquait l’entrée de la rue d’Isly. Mais je voyais sur le trottoir où se trouve le café « le Derby », plusieurs soldats musulmans. J’en voyais plusieurs mais je n’en regardais qu’un. J’étais horrifié car la scène à laquelle j’assistais dépassait les limites de l’horrible. Chaque fois qu’un cri de douleur s’élevait de cette masse de corps allongés, ce soldat musulman revêtu de l’uniforme français … en ricanant, en insultant, dirigeait vers l’endroit d’où semblait venir le cri de douleur, le tir de son pistolet-mitrailleur. … Nous vécûmes ainsi, durant de longues minutes, un affreux cauchemar. Et, à ce moment, j’entendis mon oncle appeler ma femme : « Jeannine, Jeannine, vous êtes touchée ? » La malheureuse martyre venait d’être foudroyée. J’apercevais son corps, ses pieds à quelques centimètres de ma figure, il me sembla apercevoir une affreuse blessure à l’intérieur de ses jambes. Et je voyais toujours cet abominable monstre qui continuait à ricaner et qui crachait la mort. »

La femme de ce pied-noir était venue en Algérie peu de temps après la guerre pour y créer un foyer … 4 filles »

MOATI Georges 22 ans Inhumé au cimetière de Saint Eugène le 30 mars 1962. Avis paru dans la presse  Recherches aux archives des A.O.M. d'Aix en Provence - 2006.

MOMPO Roger 48 ans Adjudant-chef en retraite Dirigeant de rugby. Le corps a été mis en bière le 27 mars 1962 à 17h00 en attendant d'être transféré en métropole où auront lieu les obsèques. Avis paru dans la presse  Recherches aux archives des A.O.M. d'Aix en Provence - 2006.

MORETTI Jacques ?

PALANGIAN Lucien 28 ans Décédé le 28 mars des suites de ses blessures.

PIZELLA François 52 ans Domicilié au 4 rue Alexandre Dumas ou Ribot quartier du Télemly. Chauffeur pour les Pétroles d'Hassi Messaoud. Décédé des suites de ses blessures un mois après (entretien avec un ami à Uzès dans le Gard - grand rassemblement national des Enfants de l’Algérois - 10 juin 2007.

PUIG Claude 31 ans Retrouvé au dépositoire du cimetière de Saint Eugène Inhumé le 30 mars 962. Tué au niveau du crédit Foncier au milieu d'un groupe de personnes couchées les une sur les autres...(Témoignage) L’un de ses frères avait été tué par des musulmans. Tout à coup les militaires ouvrent le feu à bout portant sur la foule. Je me suis jeté à terre en contournant le Crédit Foncier. La fusillade a continué atteignant les personnes couchées les unes sur les autres pour se protéger. Dès que la fusillade s’est arrêtée j’ai vu mon camarade PUIG Claude mortellement blessé".Témoignage de Marc BALDO 1962.

PUIG Gaston Domicilié 15 rue Michelet quartier de l’Université. Avis paru dans la presse  Recherches aux archives des A.O.M. d'Aix en Provence - 2006.

PUIG Marcel 52 ans Né le 21 mars 1910 Agent SNCFA   Adhérent à la Fédération française de gymnastique Moniteur Commissions techniques. Domicilié au 15 ou 64 de la rue Michelet.  Sur les premières listes établies les adresses de Puig Gaston et de Puig Marcel ont été interverties.

Demande de correction faite par Madame Christiane ARGENTO née PUIG fille de Marcel Puig en date du 19 mai 2009 sur le site ESMMA - (La Garde - Var)

Madame PUIG était concierge de l’immeuble où ils habitaient.

 "Un officier accompagné de quelques militaires est venu me demander les clés de la terrasse".

Je suis montée avec ma fille Christiane au 8ème et au 9ème étage afin d’ouvrir les terrasses. Des militaires ont pris position vers 13 heures 30. Des locataires de l’immeuble et moi-même affirmons avoir entendu tirer de nos terrasses à l’heure de la fusillade. Ma fille a entendu l’officier dire qu’il allait faire son P.C. vu la situation de l’immeuble enfilade rue Michelet- rue Charles Péguy - Grande Poste.. IIs se sont retirés vers 18 heures. De notre terrasse nous voyions une trentaine de militaires placés sur la terrasse du n° 4 de la rue Michelet. Témoignage de Madame Marcel Puig - 1962" Lorsque nous avons rendu visite à ma tante elle nous a montré en sanglotant les vêtements que mon oncle portait ce jour-là. La morgue de l’hôpital les lui avait rendus sans qu’elle ait pu l’approcher. Le pantalon était traversé en dessous de la ceinture par une rafale de F.M. Cela faisait comme un chapelet de trous plus larges qu’une pièce de deux euros. Il fut enterré de nuit". Entretien avec son neveu Robert PUIG - Nice - 2006.

Madame PUIG a remarqué d’autres « P.C. » sur les terrasses d’autres immeubles

PUIG Paul Avis paru dans la presse  Recherches aux archives des A.O.M. d'Aix en Provence - 2006.

PUIGSERVER Domingo 64 ans Né à Bénissa en Espagne. Tué à la Grande Poste par une rafale de fusil mitrailleur qui l’a haché. Avis paru dans la presse  Recherches aux archives des A.O.M. d'Aix en Provence - 2006.

RAZES Alain Pierre 32 ans Domicilié à El Biar - La Résidence – Tué au plateau des Glières. Avis paru dans la presse  Recherches aux archives des A.O.M. d'Aix en Provence - 2006.

RICHARD René 47 ans Directeur de la S.A.E.M.A.F., succursale de la société A.F.A.T. A de Courbevoie Officier de réserve - Croix de guerre 1939 - 1940 Inhumé le 29 mars au cimetière de boulevard Bru Après une longue attente, amené à Mustapha par un G.M.C. où les militaires ont entassé les agonisants et les blessés (Témoignage de Madame Richard).

ROCH Henri 26 ans 2 rue Lulli - Tué au Plateau des Glières. Recherches aux archives d'Aix en Provence 2006 - Sur l'avis de décès est indiqué :  quadich à 8 h.30

RONDA Raymond ?

SANCHIS Gaspard 64 ans né le 1er août 1898 à Souma d’un père journalier Décédé au Plateau des Glières Avis paru dans la presse  Recherches aux archives des A.O.M. d'Aix en Provence - 2006.

SANTACREU Joaquim 45 ans Décédé à la Grande Poste Avis paru dans la presse  Recherches aux archives des A.O.M. d'Aix en Provence - 2006.

SERRANO Adolphe 42 ans Peintre en bâtiment Domicilié au 2 rue Rigodit quartier du Champ de Manœuvres. L’avis de décès paru dans la presse porte le mention "Mort pour la France". Avis paru dans la presse  Recherches aux archives des A.O.M. d'Aix en Provence - 2006.

TORRES Michèle 20 ans Inhumée le 28 mars 1962 à Hussein-Dey. Une messe a été célébrée à Hussein-Dey le 26 avril 1962 en présence du "lycée Pasteur"   ? (Dans le Livre Blanc : la douleur de son père)

VAN DEN BROECK Georges 55 ans Domicilié au 21 rue Auber quartier du plateau Saulières Expert comptable Commissaire aux comptes près les Cours d'appel. Officier de la Légion d'Honneur. Commandant de réserve Croix de guerre T.O.E. Croix de guerre 1939 - 1940 Officier du Mérite militaire Directeur financier de l'Union Industrielle Africaine. "Nous nous sommes jetés à terre devant les magasins « Claverie » et « Romoli ». Des soldats ont descendus en courant l’avenue Pasteur et sont arrivés à l’angle "Isly - Chanzy". L’un d’eux a braqué son P.M. dans notre direction. Témoignage de Claude Van DEN BROECK son fils aujourd’hui décédé. Dans la nuit du mercredi au jeudi soit du 28 au 29 les corps de 5 victimes ont été transportés au cimetière d’El Biar pour être inhumés à 8 h.30La dépêche d’Algérie – Recherches aux archives des AOM à Aix en Provence  - 2005

VENGUT Jean 64 ans Né à Bénissa en Espagne. Retraité. Domicilié au 22 rue Alfred Lelluch quartier de la grande Poste. Tué chez lui, au sixième étage par une rafale en éventail qui a criblé la façade et traversé les volets faisant 21 points d'impact dans l'appartement, à hauteur d'homme. Tué par une balle qui est entrée dans la joue et qui a traversé le cervelet.

ZELPHATI Elie-Paul 40 ans Croix de guerre 1939 - 1945. Blessé lors de la libération de l'Alsace. Cogérant du Stanley " 107 rue Michelet. Quartier de l’ »université Tué à son domicile 8 avenue Pasteur, quartier de la grande Poste plus d'une heure après la fusillade, par une balle reçue en pleine tête - derrière l'oreille - lui faisant éclater la boîte crânienne Transporté à la clinique Lavernhe, son frère a voulu le reprendre pour le veiller. Mais il était interdit de garder les victimes chez soi. Grâce à un ami au commissariat de police cela a été possible en entourant de bandages la tête, le faisant passer pour blessé. Mais dès le lendemain un 4/4 de l'armée est venu récupérer le corps. Le corps a été rendu à la sauvette au dépositoire d'Hussein-Dey.

Il faut ajouter ci-dessous la liste de ces jeunes victimes trop gênantes pour paraître dans les listes officielles selon les déclarations du docteur André FOURRIER Médecin à l’hôpital d’El Kettar Professeur Émérite Doyen Honoraire de la Faculté de médecine de Lille en date du 22 février 1993 et du Professeur Paul LEBON chef de service O.R.L. à l’hôpital Mustapha qui ont  reconnu :

 - Une fillette d’environ 10 ans

- Une fillette d’environ 8 ans

deux sœurs vêtues d’une robe rouge vues parmi les cadavres à la morgue fusillées à bout touchant authentifiées non identifiées : « victimes escamotées » …

 et

 -Une femme européenne non identifiée

- Un bébé européen non identifié

victimes cependant reconnues et authentifiées selon le témoignage de Suzanne CAZE AVELIN une amie d‘enfance, toutes deux anciennes élèves de l’externat de l’Assomption (rue Roland Debussy). Cette jeune femme dont le prénom est Simone demeurait à la fin de la rue d’Isly. Poursuivie, cette amie s’était réfugiée dans un magasin de puériculture et avait caché son petit enfant dans une poussette en exposition. Elle fut achevée d’une rafale par un tirailleur.

« Je certifie avoir vu au milieu des fuites hallucinées une femme et son bébé dans les bras masse rouge ensanglantée venant de la Grande Poste vers le magasin Natalys où vaincue par la fatigue et les blessures elle tombe à genoux. Un militaire la poursuivait et continua à la rafaler et je le vis s’engouffrer derrière les deux malheureux. Je l’ai vu ressortir. » Témoignage de Roger Aribaud.

Ces victimes ont été rendues à la famille avec consigne "de ne pas en parler" et avec interdiction de relier cette mort au massacre du 26 mars.

Le transport des corps s’est effectué hors la présence des familles dans la nuit par camions militaires sur ordre des autorités.

Je n’ai rien trouvé dans les archives concernant ces victimes anonymes. Mais un éclairage en est donné par le témoignage de Martial TRO Commis principal à l’hôpital Mustapha.

« Je n’ai retrouvé d’actes que pour 7 jeunes seulement âgés de 20 à 23 ans. Lorsqu’on regarde bien les quelques photographies présentes sur les sites de nombreux très jeunes gens apparaissent. Ils ont été les premiers à franchir le cordon des tirailleurs ils avaient donc franchi le barrage avant que la nasse ne se referme sur ordre du "feu" Cette liste est susceptible de modification. »

Simone GAUTIER  

Témoignages des journaux

Paru dans le Journal d'Alger le 28 mars 1962

Dans la plus stricte intimité sur ordre des autorités Les premières victimes de la fusillade du 26 mars ont été inhumées hier.

Les premières obsèques des victimes de la fusillade de lundi dernier se sont déroulées hier dans la plus stricte intimité sur ordre des autorités dans le souci d'éviter tout nouvel incident. Cinq personnes ont été inhumées hier matin il s'agit de :

- Fernand GERBY qui a été enterré à huit heures trente au cimetière du boulevard Bru- Guy MAZARDCIAVALDINI Charly et Albert BLUMHOFER ont été successivement conduit entre neuf heures et dix heure trente au cimetière d'El Halia- Michèle TORRES qui a été inhumée à dix heures au cimetière d'Hussein-Dey.

Dans le courant de l'après-midi deux autres personnes ont été transportées jusqu'à leur dernière demeure :

- Jacques INNOCENTI qui a été inhumé au cimetière du boulevard Bru et Marcel FABRE dont la dépouille mortelle a été conduite à Birtouta.

Par ailleurs les corps de Philippe GAUTIER et de Roger MOMPO ont été mis en bière hier après-midi à dix sept heures en attendant d'être transférés en Métropole où auront lieu les obsèques.

Aujourd'hui d'autres victimes de la fusillade du 26 mars seront enterrées. Les cérémonies s'échelonneront certainement sur plusieurs jours encore.

Les dépouilles mortelles des victimes européennes de la fusillade du 26 mars qui se trouvaient à la morgue de l'hôpital civil de Mustapha ont toutes été transportées par camions militaires au cimetière de Saint Eugène et d'Hussein-Dey où auront lieu les inhumations.

Les transports des corps se sont effectués hors la présence des familles hier soir entre 21 et 23 heures.

 

L’hypothèse de la provocation d’un commando OAS posté sur une terrasse ne tient pas :

1) pas un membre de l'OAS n'aurait pris ce risque, sachant que dans la rue père, mère, frère, soeur, manifestaient

2) les terrasses sont occupées ou sur la surveillance des forces de l’ordre (gardes mobiles)

3) si un tireur avait tiré au FM sur les carrés de CRS, il y aurait eu des morts et sûrement plus de 8 blessés (sûrement victimes de balles perdues tirées par les leurs).

4) aucun impact de balle n'a été retrouvé d'une trajectoire haut-bas

5) la riposte des soldats aurait dû être faite vers le haut, en direction de la terrasse d’où provenaient les tirs

Un crime d'Etat !

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Commentaires
M
Ce que rapporte Paul Maille sur Daoud Ouchène est tout à fait exact .J'ai connu Ouchène en 1966 , 1967 et il m'avait expliqué les événements de la Rue d'isly , la terreur qui s'était emparée des Tirailleurs et sa " blancheur " qu'il avait toujours quelques années plus tard quand il évoquait la rue d'Isly . L'ordre du Commandant lui intimant de se préparer à partir " cette nuit même " en tenue de combat avec les armes correspondantes ( dont les fameux F.M Bar faits pour tirer à plusieurs centaines de mètres en rafales ou semi - rafales ) .<br /> <br /> Il m'expliquait la vie du camp , les habitudes du Commandant , la présence dans cette unité d'un Japonais , les habitudes du Commandant etc... Que le temps passe .
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Manifestation PN Harkis 2012
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