Pierre DELHOMME 1927-2002
http://notrememoire.blogspot.fr/2006/08/propos-de-pierre-delhomme.html
http://www.chemin-de-memoire-parachutistes.org/t2364-pierre-delhomme-cpa40-putsch-oas
http://www.salan.asso.fr/Biographies/delhomme.htm
Né le 25 janvier 1927 à Sétif, fils d’Alcide, sous-officier de Tirailleurs qui finit sa carrière en 1956 avec le grade de commandant
En 1936, il suit son père muté à Epinal
La défaite de 1940 le ramène à Médéa, sans son père, prisonnier
Simple soldat dans l’armée de l’air en 1945
Volontaire pour l’Indochine en 1947
Sergent le 1er janvier 1948
Brevet des fusiliers de l’air le 1er décembre 1948
Blessé en 1950
Sergent-chef en 1953
Malgré sa demande, il ne participera pas à la bataille de Dien-Bien-Phu
Il rentre avec une jeune Indochinoise fidèle à la France et qui, baptisée, prendra le prénom de Marie-Thérèse
Sergent-major, il retourne en Algérie, en 1956, dans le commando de l’air 30/541 du Groupement des Commandos Parachutistes de l’Air (GCPA) du lieutenant-colonel Coulet
En 1958, c’est son unité qui, si des complications s’étaient présentées, aurait dû réaliser un coup d’état en faveur de De Gaulle.
Le 12 décembre 1960, il reçoit l’ordre d’abattre De Gaulle lors de la revue passée à la base de La Reghaïa. Par indécision, il n’exécute pas cet ordre, ce qu’il regrettera plus tard.
Le 1er mars 1961, il est promu au feu sous-lieutenant et proposé pour la Légion d’Honneur
Le 21 avril 1961, c'est le Putsch. Devant la trahison du colonel de réserve, il participa à la conjuration et se voit affecter le commandement du commando 40 avec pour mission de neutraliser le PC de la Zone nord-Algérois (ZNA) à Fort de l’Eau et y fait prisonnier le général Gombaud et le colonel Boquet.
Il demande à ce que les civils soient armés, Challe refusera …
Durant les trois jours suivants, Pierre Delhomme remplit diverses missions.
Le 25 avril 1961, Pierre Delhomme se rend au Gouvernement Général et demande les ordres au général Challe. Celui-ci, qui a décidé de se rendre, lui conseille de rejoindre La Reghaïa. Pierre Delhomme se retourne alors vers le général Salan qui lui demande de faire venir le commando 40 du quartier Rignot au Forum. Le commando sera l’une des dernières unités à protéger les protagonistes du coup d’Alger avant leur dispersion.
Le 25 avril, il déserte, entre dans la clandestinité et devient l’un des responsables de l’OAS (commando Z) à El Biar. Il est marqué par les querelles intestines de l’organisation clandestine et par l’exécution de Leroy, Villard et Sarradet, d’être partisans d’une partition de l’Algérie.
Il fait notamment évader Sarradet de l’hôpital où il est soigné pour une balle dans la jambe
Il rejoignit par la suite le Maquis de l'Ouarsenis dont il fût l'un des rares rescapés.
Il sera capturé à Duperré le 31 mars 1962, puis transféré en Métropole.
Le 2 septembre 1963, il refuse de comparaître à son procès devant la Cour de Sûreté de l’Etat
Il y fit lire une déclaration par laquelle il s'accusait de n'avoir pas décidé d'exécuter le chef de l'Etat alors qu'il en avait eu l'occasion.
Il sera condamné à la réclusion criminelle à perpétuité.
Il subit une détention des plus dures à la centrale d'Ensisheim (suite à un tentative d'évasion) où son courage fut admirable.
Il est ensuite transféré au bagne de l'île de Ré
En prison, il se convertit au catholicisme et devient un partisan du Christ-Roi, correspondant avec Claire Ferchaud.
Il fut gracié au bout de 5 ans.
Le 23 décembre 1966 il refusa de sortir, par solidarité avec les camarades restants : les CRS l'expulsèrent contre son gré.
Dans les années 70, une correspondance est échangée entre le général Salan et Pierre Delhomme qui lui dit toute l’amitié qui le liait à René Villard, qualifié de fervent patriote, dont il n’a pas compris l’exécution.
Animé d'une foi profonde il fonda une famille chrétienne et vécut d'une manière admirable.
Après un séjour d’un an à Grenoble, il se fixe à Saint Raphaël et ouvre pour un temps un restaurant : La Fleur de Lotus.
Il occupe ensuite des emplois de jardinier et de garde de nuit dans une clinique.
En 1997, à la mort de son épouse, il se retire dans un foyer dans le Morbihan où il s’éteint le 8 janvier 2002.
On peut lire dans « la valise et le cercueil » de Anne Loesch (juin 1963)
« Delhomme dit « Canard » : femme indochinoise, deux enfants jumeaux (un garçon, une fille) nés fin 1959 … il n’est guère de ceux qui peuvent passer inaperçus. Grand, squelettique, il porte un uniforme de para … poignée de main énergique, doigts longs et secs. Mais ce qui frappe c’est son expression un peu fixe. On ne voit que ses yeux, caves, largement cernés d’un bleu violacé, effrayants, immenses. Regard las, sombre, intense, presque hagard, hypnotisant … Officier brillant qui fit toutes les campagnes d’Indochine, en accumulant les citations … 7 années en Asie … un pied-noir, et un militaire. »