18 mars 1962 : la forfaiture d'Evian 4
4ème partie : le seul accord est l’accord de cessez-le-feu
André Morice et Bernard Lafay parlent de « capitulation », d’ « acte qui entache à jamais notre histoire »
Le cessez-le-feu n’a jamais été suivi d’un armistice.
L’armistice du 11 novembre 1918, suivi le jour même d’un cessez-le-feu, sera régulièrement renouvelé jusqu’au traité de paix de Versailles le 28 juin 1919.
Le 16 juillet 2003, la commission parlementaire Favier conclut : « Si l'armée française a bien respecté le cessez-le-feu de façon unilatérale, il n'en a pas été de même pour le FLN qui n'en a pas tenu compte, avec les suites dramatiques que l'on connaît. »
Même s’il y a eu des morts après le 11 novembre 1918 et après le 18 mai 1945, il y a eu 6 fois plus de victimes, civiles et militaires, chrétiennes, juives et musulmanes, hommes, femmes, enfants, vieillards, en 6 mois après le 19 mars 1962 qu’en plus de 7 ans de guerre du 1er novembre 1954 au 19 mars 1962 !
Le 26 mars 1962, à Alger, l’armée française ouvre le feu sur une manifestation pacifique et fait plus de 80 victimes françaises (hommes, femmes et enfants) et 200 blessés !
Le 5 juillet 1962, à Oran, la chasse à l’ « Européen » fait plus de 2000 victimes françaises et des milliers de disparus !
A partir du 19 mars, 150 000 harkis payent leur fidélité à la France en étant massacrés !
Cette date marque aussi le début de l’exode d’1 million de pieds-noirs et le parcage dans des camps de milliers de harkis !
Le 2 mars 1962, Témoignage Chrétien : « Le cessez-le-feu (prévu par ces accords) n‘est pas la paix. »
Le soir du 18 mars 1962, Ben Khedda s’adresse au « peuple algérien » : « Le cessez-le-feu n’est pas la paix. » !!!
La nuit du 19 mars 1962, à Ouled-Djellal, le commandant de compagnie fait afficher dans les locaux une note de service : « Attention ! Le cessez-le-feu n’est pas la paix … »
Enfin, célèbre-t-on par des plaques et des cérémonies « officielles » la défaite de Sedan en 1870 ou l’armistice du 22 juin 1940 ?