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Manifestation PN Harkis 2012
4 avril 2012

disparus Européens en Algérie

Extraits de l’ouvrage Nouvelle Algérie de Michel Cretin-Vercel (1963) et journaux d’époque

Ben Bella a déclaré « 850 000 Européens sont partis, et, selon les dernières statistiques, il n’en reste que 133 000. » (soit plus de 12 000 morts et disparus sur la base d’une population européenne de 1 million)

Joseph de Lacenne dans Le Méridional-La France du 23 mai 1962 :

« Mme Tiffou nous déclare : « Quelques jours avant de partir, habitant à proximité de la Casbah, j’ai signalé la présence dans une cave de la basse Casbah de 130 Européens, hommes et enfants, qui hurlent à longueur de journée. Ils meurent de faim. Rien depuis 4 jours aujourd’hui n’a été fait pour les délivrer. »

Le 4 novembre 1963, devant le Sénat par le sénateur Dailly, en présence du prince de Broglie, Ministre de son état, (qui restera de marbre) et repris de concert par la presse.

« Le 4 juin 1962 (près de 3 mois après les « accords » d’Evian) Guy LANCIANO et Daniel FALCONE sont enlevés à Alger, dans le quartier du Ruisseau. Ils subissent pendant 41 jours des tortures effroyables à la villa Lung : on leur coupe le nez, les oreilles, on crève les yeux de l’un, on matraque l’autre ; il a perdu l’usage de la parole. L’aveugle peut parler ; celui qui voit ne parle plus. »

Ils seront libérés par un commando de l’OAS et remis aux services médicaux de l’armée française à l’hôpital Maillot.

Leur état physique est tellement dégradé qu’on les garde longtemps… trop longtemps dans cet hôpital… jusqu’au mois d’avril 1963, période à laquelle la Croix-Rouge avise les familles de leur transfert à l’hôpital de Nancy par avion sanitaire. JAMAIS ces familles ne les reverront !

Le sénateur Dailly interpelle de Broglie sur cette disparition.

Réponse du Ministre : « L’affaire est sans doute compliquée : il subsiste quelques points obscurs. Je fais actuellement poursuivre sur le territoire national des recherches extrêmement poussées. »

Inutile de préciser que ces recherches -si elles on vraiment eu lieu- n’ont jamais abouti …

Trois jours avant la parution de cet article -qui ne réveilla point les consciences- le sénateur Dailly avait fait le même récit au Sénat. Celui-ci est relaté au Journal Officiel du 19 novembre 1963, page 2561.

Jean Dannen-Muller dans Carrefour du 6 juin 1962 :

« Les tueurs du FLN enlèvent chaque jour, jusque dans les villes algériennes, une moyenne de 100 à 150 pieds-noirs même lorsqu’il s’agit d’officiers français, la gendarmerie et l’armée française ne tentent pas de les retrouver, sous le prétexte que ce serait une infraction aux accords du cessez-le-feu. Elles n’élèvent même pas de protestation. »

A Oran, entre le 5 et le 10 juillet 1962, il y a eu officiellement 347 disparitions

De mars à juillet (3 mois ½ entre la signature des accords d’Evian le 19 mars et l’indépendance le 5 juillet) 819 disparitions, presque toutes les autres (1380) de juillet à octobre (3 mois ½)

André AUSSIGNAC, ce jeune soldat du 23ème RIMA, enlevé à Alger le 21 juillet  1962, soit 4 mois après le «Cessez le feu », à l’âge de 20 ans.

Un article, qui semble très objectif, intitulé « l’Algérie avec les Français qui ont peur » a paru dans Paris Match numéro 700 du 8 septembre 1962 : il relate des faits qui ont eu lieu dans la région de l’Orléanvillois en général.

« Il est exact qu’il existe dans toute l’Algérie des camps de prisonniers dans lesquels sont torturés aussi bien des Français que des Musulmans ayant servi la France. Il n’est pas rare de retrouver au hasard des chemins ou dans le fond des oueds des cadavres découpés en morceaux  »

Camps dont la Croix-Rouge (qui n’a envoyé que 25 enquêteurs -pour 475 000 km2 sans compter le Sahara-) a confirmé l’existence

« A Blida, le plus grand camp de la région : plus de 100 (peut-être 200) prisonniers dont des Français. »

Récit recueilli le 10 août 1962 d’un sergent-chef d’un régiment d’infanterie en garnison à l’A… près d’Alger :

« camp de Taourtatsine, dans l’Atlas blidéen. A notre connaissance, c’est le camp le plus important de la région. Il y a peut être plusieurs centaines de prisonniers. Parmi eux, des européens, femmes et enfants. Les rebelles les torturent peu à peu : on coupe un bras, le nez, on fait des plaies qu’on salit, etc. On s’en sert aussi comme ils disent, de « filles de joie », notamment les Européen(ne)s. Quand leur état est trop lamentable et qu’ils ne peuvent plus servir à rien, on les tue. »

« Officiellement » 2200 déclarations de disparitions ont été faites à l’ambassade de France en 1963

Le 24 novembre 1963, date de la principale et dernière intervention majeure de représentants du peuple en faveur des disparus d’Algérie, le sénateur Guy Petit interpellait de Broglie en ces termes : « Concernant les disparus, on est venu nous dire qu’il y avait eu des arrestations arbitraires car si elles n’avaient pas été arbitraires, on ne serait pas intervenu. Nous avons fait des démarches, des démarches comme un quémandeur alors que ce sont les contribuables français qui tiennent à bout de bras, grâce à vous, le budget de l’Algérie. On n’est une grande puissance, on n’est un grand pays que, lorsque avant tous les chants de gloriole, on a le respect de soi-même, la volonté de défendre ses nationaux par tous les moyens. Cette volonté, vous l’avez abandonnée pour faire des démarches d’antichambre (…). Je vous dis que tout cela est absolument indigne de la France et puisque ce sont les circonstances atténuantes que vous venez plaider ici, personnellement je vous les refuse pour l’honneur de notre pays. »

Outre les nombreux cas exposés par certains sénateurs honnêtes et courageux tels que Mrs Portmann, Bonnefous, Armengaud, Bruyneel, Le Bellegou, Petit et Dailly, citons également ce témoignage paru dans l’hebdomadaire « Carrefour » du 27 novembre 1963 sous la signature de R. Langlois :

« Il y a encore en Algérie plusieurs dizaines de Françaises portées disparues, mais encore vivantes -on parle même de 100- qui ont été enfermées dans des maisons closes On signale que parmi ces malheureuses, une quarantaine, pour la plupart femmes d’officiers ou de sous-officiers, seraient devenues folles », disait en substance l’article.

En cette année 1963, pourtant, lors de débats à l’Assemblée Nationale sur les disparitions de ressortissants français, et alors que les témoignages les plus atroces provenaient des camps de la mort lente, le Prince de Broglie, cet individu de basse besogne, vil, lâche et monstrueux tout à la fois, avait eu le cynisme de déclarer : « Aujourd’hui l’aspect humain s’efface, et il ne reste qu’une coopération entre Etats. » Tel fut l’aveu de l’option politique délibérément prise par le pouvoir en France  pour en finir avec le drame des disparus.

Pourtant les Conventions Internationales de Genève, signées par la France, auraient dû être imposées à l’Etat algérien, et respectées par lui.

Et cet autre récit également rapporté aux Sénateurs … En mars 1964, dans le Sud-Oranais, il existait un camp de concentration où, 15 heures par jour, les détenus ramassaient l’alpha. Un jeune garçon de 17 ans, prénommé Alain, avait été abattu parce qu’un soir, il n’avait plus la force de regagner sa prison. Un autre de son âge l’avait été parce qu’il ne voulait pas servir de « délassement » à ses gardiens. Le même genre de camp existait près de Bou Saada et à proximité de Djelfa, tous deux dans la région de Médéa. 

Le 12 novembre 1964, Le Figaro lançait le chiffre de 6000 à 6500 Européens enlevés entre le 19 mars 1962 et le 31 décembre 1962… preuve qu’après l’indépendance les enlèvements s’étaient poursuivis.

Le 26 janvier 1971 (9 ans après l’indépendance), le Président algérien Boumedienne déclarait : « A Paris, on semble ignorer que nous détenons un grand nombre d'otages français. Quand il le faudra, nous en communiquerons la liste à la presse, d'où une émotion considérable en France. Alors, pour obtenir la libération de ces otages, il faudra y mettre le prix. »

Le couple des enseignants Allard, de Bruyère-le-Châtel (Essonne), d'abord pro-FLN puis expulsés d'Algérie au cours du second trimestre de 1971, révéleront qu'environ 750 disparus européens ont été vus et contactés dans les camps de travail situés à proximité des puits de pétrole d'Hassi-Messaoud. A l'automne 1972, quelques-uns de ces hommes ont tenté de s'évader. On les a retrouvés bastonnés à mort sur la rocade sud, avec la main droite coupée.

Le 23 avril 1982, l’hebdomadaire « SPECIAL DERNIERE » publiait les révélations de Mr Poniatowski qui affirmait qu'en 1975 (il était alors Ministre de l'Intérieur), il y avait encore des centaines de captifs en Algérie.

En première page, on pouvait lire :

"EXCLUSIF : Les photos des Français détenus sans raison PRISONNIERS EN ALGERIE depuis VINGT ANS. Un vrai camp de concentration installé du côté de Tizi-Ouzou".

Au total 15 photos sous lesquelles figuraient les noms et prénoms des "disparus". Or l'une d'elles nous apprenait ainsi que le gardien de la paix, Pelliser Jean Claude, enlevé le 16 mai 1962 à Maison Blanche, Alger, dans l'exercice de ses fonctions, était toujours en vie... alors qu'il avait été déclaré "décédé" le 13 novembre 1970 par le Tribunal de Grande Instance de Paris.

Les métropolitains ne lisaient-ils donc pas la Presse ? Etaient-ils devenus insensibles à ce point ?

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Commentaires
A
Honte à la France et aux algériens tortionnaires ; prions pour nos martyrs .
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J
honte a la France d avoir laissez tombe les Français d algerie a partir du 19 mars 1962 tous les laches de l epoque sont en enfer.
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H
Je recherche des renseignements sur l'assassinat de André Maisonneuve ,mon <br /> <br /> beau-frère ,Ingénieur agronome à Relizane le 18 Avril 1962 ,Il se rendait sur un<br /> <br /> chantier en jeep ,accompagné de Mr Achille .......,Il y avait parait-il des bidons sur la<br /> <br /> chaussée ,et qu' il aurait été attaqué à la hache !!! <br /> <br /> Je vous remercie de tous compléments que vous pourriez me faire connaitre
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C
j'ai retrouvé Michel Escanez en vie ,grâce à la grandeur d'âme de sa nièce Sabine fille de la soeur de Michel. ( le jour de Pentecôte 2016)<br /> <br /> 54ans après notre départ d' Oran en juillet 1962. !!!!! c'était inespéré .<br /> <br /> J.espère que cette nouvelle profitera à d'autres personnes qui le recherchaient.<br /> <br /> cordialement.
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C
Je m'appelle Louis Capuz,j'habitais au 34 rue consul Deval,cité proton.je suis allé au <br /> <br /> au CEG des Mimosas cité petit de1959 à 1962(1er juillet) je recherche mon meilleur copain de classe ESCANEZ MICHEL,qui je crois habitait la cite ou bâtiment SNCF des mimosas. Je n'ai retrouvé son nom que sur la liste des disparus du 5juillet 1962 à Oran: Escanez Michel ( et fils )<br /> <br /> Si vous avez des informations sur ma demande ,merci de m'en faire part..Si je passe ce message aujourd'hui c'est parce que j'ai internet depuis peu.<br /> <br /> Cordialement.
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Manifestation PN Harkis 2012
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