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Manifestation PN Harkis 2012
28 décembre 2011

OAS dernière solution 2ème partie

Ce n’est que le 1er mars 1961 qu’on peut lire le premier tract de l’OAS.

Par le décret n°61-222 du 4 mars 1961 … les autorités militaires donnent aux autorités civiles toutes instructions pour … l’emploi des forces de police … 

Le 21 avril 1961, c’est le putsch des généraux : dernière tentative officielle non-violente

Le décret du 22 avril 1961 porte affectation d’un officier général : le général Olié est nommé commandant en chef en Algérie. Il démissionnera 3 mois après, le 31 juillet 1961.

Le décret n°61-395 du 22 avril 1961 porte déclaration de l’état d’urgence, à compter du 23 avril 1961, à zéro heure, en métropole.

(L’état d’urgence ne peut être prolongé au-delà de 12 jours que par une loi qui doit en fixer la durée définitive.)

Par décret n°61-398 du 22 avril 1961, Louis Joxe, ministre d’Etat chargé des affaires algériennes, a délégation pour prendre en Algérie au nom du Gouvernement toutes les décisions qu’imposent les circonstances.

Par décision du 24 avril 1961, la durée de l’état d’urgence est prolongée jusqu’à nouvelle décision !

Par décision du 24 avril 1961, tout fonctionnaire public ou tout militaire qui participe à une entreprise de subversion dirigée contre les autorités ou les lois de la République ou qui encourage ou facilite cette entreprise peut être révoqué ou destitué … ou qui, sans droit, prend ou conserve un commandement civil ou militaire et se rebelle contre les autorités ou les lois de la République. 

Par décision du 24 avril 1961, le délai de 5 jours (garde à vue) est porté à 15 jours !

Un décret du 24 avril 1961 destitue les 6 généraux Challe, Salan, Zeller, Jouhaud, Gardy, Petit et les 4 colonels Godard, Argoud, Broizat, Gardes.

Par décret n°61-404 du 24 avril 1961 le droit de réquisition est ouvert sur l’ensemble du territoire métropolitain.

Par décision du 27 avril 1961, les écrits, périodiques ou non, revêtant la forme de cahiers, de feuilles ou de lettres de renseignement, quel que soit leur mode de diffusion, font l’objet d’une interdiction lorsque : ils apportent, de quelque façon que ce soit, un appui à une entreprise de subversion dirigée contre les autorités ou les lois de la République ; ou qu’ils diffusent des informations secrètes d’ordre militaire ou administratif.

Le décret du 27 avril 1961 institue un Haut Tribunal militaire. Les auteurs et complices des crimes et délits contre la sûreté de l’Etat et contre la discipline des armées ainsi que les infractions connexes, commis en relation avec les événements d’Algérie, peuvent être déférés au Haut Tribunal militaire … une juridiction d’exception !

Le décret n°61-415 du 28 avril 1961 dissout le Front national combattant : dès lors il n’y a plus d’associations « proches » des pieds-noirs.

Ce n’est que fin avril 1961 que le lieutenant Degueldre crée les commandos Deltas de l’OAS.

Par décret n°61-428 du 4 mai 1961 sont et demeurent interdites en Algérie l’impression, la publication et la diffusion des journaux : L’Echo d’Alger, Dernière Heure, La Dépêche quotidienne d’Algérie : il n’y a plus de presse « pied-noire ».

Pour mémoire, le 9 février 1959, aux officiers qui s’inquiètent de certains articles publiés par la presse métropolitaine en faveur du FLN, le premier ministre Michel Debré affirmait «  la France étant une démocratie, le gouvernement ne peut pas faire grand-chose contre les journaux. »

Le décret du 5 mai 1961 destitue les généraux Gouraud, Nicot et le colonel Lacheroy.

Le décret du 6 mai 1961 nomme Roger FREY (1er secrétaire général de l’UNR) ministre de l’intérieur en remplacement de Pierre Chatenet, démissionnaire. (pour raison de santé … Mais en janvier 1962 il devient président de la commission de la Communauté Européenne de l’Energie Atomique.)

Le 6 mai 1961, les autorités publient un bulletin faisant état de 9000 perquisitions (jusqu’à 2000 appartements fouillés en une nuit !) et 310 arrestations à Alger.

Le gouvernement français ayant répondu au terrorisme du FLN par l’ouverture de négociations, on aurait pu penser que l’OAS ou au moins la communauté européenne d’Algérie et musulmane pro-française seraient conviées à ces négociations : il n’en fut rien.

Le 19 mai 1961, jour de l’ouverture de la conférence franco-FLN d’Evian, alors qu’ils subissent les exactions du FLN depuis plus de 6 ans ½, et alors qu’ils n’ont plus d’associations, plus de presse, plus de partis politiques, plus d’Unités Territoriales et, paradoxalement, moins d’armée pour les défendre, que reste-t-il aux pieds-noirs pour se faire entendre que l’action clandestine et les explosions, dans la nuit du 19 au 20 mai 1961, de 19 « stroungas » (qui ne font aucune victime) à Alger.

La décision du 7 juin 1961 prévoit que les personnels militaires de tous grades en activité de service pourront être … soit placés en position de congé spécial, soit rayés des cadres …

La décision du 8 juin 1961 prévoit que les fonctionnaires des services actifs de police … pourront être, pendant un délai de 3 mois à compter de la présente décision … soit placés en position de congé spécial, soit rayés des cadres.

On se débarrasse ainsi des soldats et des policiers favorables aux pieds-noirs.

Entre 1961 et 1963, 800 officiers, autant de policiers et 400 administrateurs civils sont renvoyés de la fonction publique …

Par arrêté du 30 juin 1961, sont rayés des matricules de la Légion d’honneur et privés du droit de porter toute autre décoration française ou étrangère les ex-généraux Challe (grand-croix), Zeller (grand-officier), Bigot et Petit (commandeurs), et Elie Denoix de Saint-Marc (officier).

(50 ans après, le 28 novembre 2011, le président de la République Nicolas Sarkozy élève ce dernier à la dignité de Grand-Croix) 

A partir du 1er juillet 1961, se répand la nouvelle du dégagement des unités parachutistes.

En août 1961, on attribue à l’OAS 6 morts, alors que le FLN a déjà fait plus de 4000 morts et 8000 blessés … rien qu’en métropole !

L’arrêté du 26 septembre 1961 restreint l’emploi de certaines armes de chasse.

Le décret du 21 octobre 1961 autorise les fonctionnaires des compagnies républicaines de sécurité à détenir et à porter dans l’exercice ou à l’occasion de leurs fonctions, outre les armes visées … 1° Fusils-mitrailleurs ; 2° Lance-grenades à fusil.

(La déclaration de Saint-Petersbourg de 1868 interdit pourtant l’emploi d’armes explosives contre les personnes, mais peut-être était-ce pour se défendre d’hypothétiques blindés ou bunkers de l’OAS ?)

Le décret n°61-1399 du 18 décembre 1961 porte étatisation de la police municipale de Rocher-Noir.

Le 8 mars 1962, Roger Frey, ministre de l'Intérieur, ordonne d'arrêter « l'expérience » : l'OAS a gagné la partie contre les barbouzes !

Le décret n°62-315 du 20 mars 1962 stipule que « les opérations de référendum n’auront pas lieu dans les départements  » (d’Algérie)

On empêche les principaux intéressés d’exercer leur droit le plus élémentaire, leur droit de vote.

Le décret n°62-319 du 20 mars 1962 offre trois solutions aux harkis :

- l’engagement dans l’armée régulière

Sous certaines conditions, le fait de renoncer d’abord à leur grade, le fait ensuite … de (re) faire 9 mois de service (ex. un sergent chef titulaire de 7 citations reprenait du service comme 2ème classe pendant 9 mois). De plus, rien n’était fait pour leurs familles (ex. affecté en métropole ou en Allemagne)

- revenir à la vie civile avec prime de licenciement et de recasement

- reconduire un contrat de 6 mois pour bénéficier d’un temps supplémentaire de réflexion

Pendant lesquels 6 mois ils seraient employés comme auxiliaires non armés !

On se débarrasse encore de défenseurs de l’Algérie française.

Le décret n°62-327 du 22 mars 1962 porte amnistie des infractions commises au titre de l’insurrection algérienne !

Le 25 mars 1962, le général Jouhaud et ses adjoints sont arrêtés.

Après l’arrestation du lieutenant Degueldre le 7 avril 1962, les commandos Deltas sont désorganisés.

Après l’arrestation du général Salan le 20 avril 1962, l’OAS n'a plus de chef unique. Gardy commande bien à Oran, Château-Jobert à Constantine et Susini à Alger, mais les liaisons sont coupées entre les 3 groupes. Chacun mène sa barque. Il en est de même aux échelons inférieurs et, faute d'encadrement, l'anarchie règne …

Au printemps 1962, mise en place des A. T. O. (Auxiliaires Temporaires Occasionnels), « recrutés » et formés -en 15 jours- et armés par le préfet d’Alger Vitalis Cros, mais choisis par le F. L. N. …

Un décret du 9 avril 1962 (signé de Gaulle, Debré, Joxe, Jacquinot, Messmer, de Broglie) porte nomination du directeur de la force de l’ordre en Algérie : le commandant Omar Mokdad, breveté de l’Ecole de Guerre, licencié en Droit, marié à une Française, préfet de Saïda !

L’ordonnance n°62-574 du 17 mai 1962 autorise l’appel immédiat sous les drapeaux de jeunes gens recensés en Algérie … âgés d’au moins 19 ans …

30 000 jeunes appelés Français d'Algérie ont été obligés de traverser la Méditerranée (beaucoup seront affectés en Allemagne) et ne pourront pas porter secours à leurs familles.

On les traitera même de « planqués » !

... à suivre ...

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