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Manifestation PN Harkis 2012
27 novembre 2011

Harkis 5 recasement et camps de la honte

La Nouvelle République de Tours du 24 mai 1962 : « On prépare, dit-on, un camp dans les Vosges pour accueillir quelques centaines de harkis  »

Le 22 octobre 1962, Peyrefitte, pris de remords à la vue du désastre humain que représentait l’exode des Français d’Algérie exposera au « général Président » « le spectacle de ces rapatriés hagards, de ces enfants dont les yeux reflètent encore l’épouvante des violences auxquelles ils ont assisté, de ces vieilles personnes qui ont perdu leurs repères, de ces harkis agglomérés sous des tentes, qui restent hébétés  », De Gaulle répondra sèchement : « N’essayez pas de m’apitoyer ! »

Dans « les pieds-noirs dans le plat » d’André Figueras (décembre 1962) : «  des femmes calmes, accroupies près de petits feux de brindilles, préparaient doucement le ragoût en vue du déjeuner. les hommes creusaient une longue tranchée pour installer une canalisation d’eau.

Car il s’agit, pour ces rescapés de coloniser ce morceau de plaine roussillonnaise, que l’autorité militaire leur a jeté dédaigneusement sans prendre la peine d’y organiser quoi que ce soit  

Oh ! certes, sont-ils bien contents, ceux qui ont pu arriver à Rivesaltes le dimanche 23 septembre, venant de Bourg-Lastic, dans le Puy-de-Dôme, où, sans souci du rude climat, on avait envoyé ces 5000 habitués du soleil. Dès le 15 septembre, à Bourg-Lastic, il a gelé à - 5°, et la situation est devenue si monstrueusement intolérable que l’on a tout de même consenti à faire redescendre les malheureux harkis et leurs familles à Rivesaltes, à proximité du camp de tirailleurs

Ce transport s’est effectué comme pour des bestiaux roulé toute la nuit arrêts hors des gares, alors que des haltes y avaient été prévues pour le ravitaillement. A Toulouse, arrêt pendant une heure et demie sur une voie de garage. Par contre, en arrivant en gare de Perpignan, 26 minutes exactement pour quitter le train avec tout le matériel, c’est-à-dire pour décharger 11 wagons.

Il a fallu que les hommes montent eux-mêmes toutes les guitounes en arrivant, travail difficile qui, d’ordinaire, est laissé à des sections de génie.

le dimanche soir, une femme ayant fait une fausse couche suivie d’hémorragie, il a fallu 3 heures pour obtenir une ambulance. Il a fallu 48 heures pour toucher du lait pour les enfants.

Les guitounes, cela va bien tant que la température est à peu près clémente, qu’il ne tombe pas des trombes d’eau, et surtout, que la tramontane ne souffle pas. Mais quand ce sera le complet hiver ?

Certes, il existe des bâtiments en « dur », qui ont servi en 1938, et que l’on pourrait, sans trop de frais, remettre en état.

le Larzac est replié aussi sur Rivesaltes.

Ce qui aurait dû être fait beaucoup plus tôt, car c’est une nouvelle honte. camp du Larzac le lundi 1er octobre. Une brume abominable et glacée baignait ce haut plateau des Cévennes, alors qu’il faisait bon dans les vallées

à Rivesaltes, l’indemnité est la même qu’à Bourg-Lastic (avec laquelle on servait jusqu’à 7 desserts par personne), et les gens crèvent de faim. » 

Le 29 février 1964, lettre de prison du général d’armée Raoul Salan à M. Marcel Pétrement : « Votre longue information sur le recasement des harkis est excellente, surtout comme vous l’avez remarquablement senti, pas de rassemblement, il faut les fondre dans la société française. Je sais que les pères s’y feront mal, les jeunes s’y feront mieux, les enfants feront le reste, et ils seront français normaux.

L’Alsace travailleuse va gagner là une partie humaine et généreuse réellement unique. les harkis, ils se heurtent en Provence à des mécomptes sans nombre, mécomptes pour beaucoup dus au fait que l’on veut rassembler, alors qu’il faut disperser. Ce n’est qu’en prenant vos méthodes que nous incorporerons les harkis dans nos communes »

Le 22 août 1966, lettre de prison du général Salan à M. Pétrement : «  toute l’aide que vous avez apportée à ces braves gens chassés de cette Algérie qui était leur terre. Ils ont pu dans cette Alsace se recaser, et repartir pour une nouvelle existence. »

En 1975, 4 hommes cagoulés et armés de fusils à canon scié et de bâtons de dynamite pénètrent dans la mairie de Saint-Laurent des Arbres, dans le département du Gard. Sous la menace de tout faire sauter, ils obtiennent après 24 heures de négociations la dissolution du camp de harkis de Saint-Maurice l’Ardoise proche du village.

Depuis 13 ans, ce camp, ceinturé de barbelés et de miradors, accueillait 1200 harkis et leurs familles. Une discipline militaire, des conditions d’hygiène minimales, violence et répression, 40 malades mentaux errent désœuvrés, isolement total de la société.

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