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Manifestation PN Harkis 2012
26 novembre 2011

Harkis 4 rapatriement, désarmement, abandon, massacre

Le 21 juin 1962, de Gaulle signe une directive du comité des affaires algériennes qui interdit : « toute initiative visant à protéger nos forces ou les Français pieds-noirs ou musulmans, sauf en cas de légitime défense ou d’attaque caractérisée. » 

En juin 1962, le général Weygand à Paris : « Depuis la proclamation officielle du cessez-le-feu en Algérie, des milliers de Français d’origine musulmane ont péri de la façon la plus horrible pour avoir voulu demeurer jusqu’au bout fidèles à la France. Enfermés dans leurs villages ou détenus dans des camps de concentration, des milliers d’autres sont voués à la torture ou à l’égorgement. Si nous abandonnons sans dire mot, à leur sort affreux les musulmans d’ Algérie qui ont fait foi à la parole donnée au nom de la France, l’honneur de ce pays sera perdu. Ce mot, mon titre d’ancien gouverneur et de commandant en chef en Algérie me fait un devoir de le prononcer à la face du monde en rompant un silence que j’ai voulu observer jusqu’ici. »

Entre le 4 juillet et le 12 octobre 1962, le 81ème R. I. A. a secouru et rapatrié 158 personnes (en plus des membres et des familles des harkis et des moghaznis de Djidjelli), dont 8 Français (parmi lesquels une femme violée) et, en dépit des ordres qui le lui interdisaient, 150 autochtones (20 militaires dont 1 capitaine et 3 sous-officiers, 42 supplétifs et 60 membres de leurs familles, 28 civils dont 1 garde-champêtre et 7 femmes et enfants.

Le professeur d’économie et Chevalier de l’Economie Nationale Maurice Allais, dans l’Algérie d’Evian, paru en juillet 1962, dénonce : « l’abandon d’un million des nôtres et d’un million de ceux qui sont plus que nôtres pour avoir tout fait pour le rester. »

Le 15 juillet 1962, télégramme : « Ministre d’Etat Louis Joxe ordonne de rechercher tant dans l’armée que dans l’administration les promoteurs et les complices du rapatriement et de prendre les sanctions appropriées. »

Le 25 juillet 1962, de Gaulle en conseil des ministres : « L’important va être de persuader la plupart des repliés de rentrer en Algérie On ne peut pas accepter de replier tous les musulmans qui viendraient déclarer qu’ils ne s’entendront pas avec leur gouvernement. Le terme de rapatriés ne s’applique évidemment pas aux musulmans ; ils ne retournent pas  dans la terre de leurs ancêtres. »

Note de service  du 24 août 1962 : « Enfin, il y a lieu de ne procéder, en aucun cas, à des opérations de recherche dans les douars de harkis ou de leurs familles. »

En septembre 1962, Thomas Molnas, dans le Journal National Review (USA) : « Pour la honte éternelle de la France, de Gaulle s’est comporté envers la population pro-française d’Algérie -aussi bien d’origine européenne que d’origine musulmane- comme s’il s’agissait de criminels et il a autorisé d’incroyables atrocités perpétrées contre elle par la gendarmerie mobile, tandis que dans le même temps il ordonnait à l’armée de ne pas gêner les sévices, les enlèvements et les massacres du FLN. »

Le 23 ou 24 octobre 1962, le 81ème R. I. A. fait embarquer une trentaine de harkis à Alger, sur le Sidi-bel-Abbès, avec l’accord du commandant.

Une enquête d’octobre-novembre 1962 de Jean Lacouture, pour le Monde, aboutit à la conclusion que plus de 10 000 harkis ont été assassinés entre le 19 mars et le 1er novembre 1962.

Le 24 janvier 1963, déclaration de Ben Bella à Europe 1 : « Le problème des harkis ne saurait être résolu par leur envoi en métropole, chacun d'entre eux ayant au moins 5 ou 6 personnes à charge. Ils iraient grossir en France le lot des travailleurs algériens, aggravant les difficultés de ceux-ci. De toute façon, ils restent des citoyens algériens malgré eux, malgré ce qu'ils ont pu faire ces dernières années. Je reconnais que les harkis qui se trouvent dans leur douar d'origine sont en butte à ceux qu'ils ont combattu et doivent être protégés. C'est pourquoi certains ont été mis dans des camps. Ce qu'il faut, c'est absolument éviter que les DÉPASSEMENTS qui ont pu se PRODUIRE se perpétuent ... »

En février 1963, à Saint-Maixent, deux stagiaires d’origine algérienne, les lieutenants Yves Boualam (neveu du bachaga) et Nadjib Karbouch, sont rayés de l’Ecole sans préavis, sur ordre du ministère de la Défense …

Le 8 février 1963, l'ambassade de France, renseignée par ce qui reste de troupes françaises en Algérie, remet aux membres de la mission de la croix rouge internationale une liste de 25 camps de concentration où se trouvent des harkis, et une liste nominative des harkis qui s'y trouvent. Seuls quelques centaines seront libérés.

Le 3 juin 1963, Ben Bella protesta, mais un peu tard, contre les massacres de harkis : « Nous avons pardonné aux harkis, leurs assassins seront arrêtés et exécutés. »

« A Alger, il ne reste (en 1963) qu’un mess le « El Ketani », et un autre aux environs de la ville, près du petit port de La Pérouse « Les Ondines ». En y allant déjeuner, Michel Cretin-Vercel (reporter) a assisté à un échange d’urbanités entre un jeune lieutenant et le sous-officier responsable du restaurant :

-       Une tenue correcte est de rigueur, mon lieutenant, il est indispensable que vous mettiez une cravate.

-       Nous sommes dimanche et je suis venu à la plage.

-       Ici, c’est un mess, pas une station balnéaire.

-       L’armée change-t-elle enfin de spécialité et défend-elle maintenant les canons de l’élégance masculine ? Peut-être y réussira-t-elle mieux que dans la défense de ses harkis. »

Jacques Soustelle, dans 28 ans de gaullisme, paru en 1968 : « 5000 Européens « disparus » dans les semaines qui ont suivi l’abandon -hommes condamnés à la mort lente, au travail forcé, femmes et jeunes filles livrées à la prostitution -150 000 Musulmans torturés, émasculés, écorchés vifs, bouillis, mutilés, coupés en morceaux, écartelés ou écrasés par des camions, familles entières exterminées, femmes violées et enfants égorgés, tel est le sinistre bilan …  »

« Dans la région de Fort-National, nous avons retiré brusquement nos troupes : le 13ème Dragons, le 6ème Hussards, le 27ème B. C. A. Un officier s’est « débrouillé » pour aller chercher deux familles particulièrement menacées à 60 km de là, et les ramener avec lui. … des centaines de lettres apprenant la nouvelle de la mort d’hommes connus, qui étaient des soldats de la France. »

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