partition de l'Algérie 1957-1961

Le 18 juin 1957, Raymond Aron évoque l’idée d’une partition de l’Algérie dans sa brochure « la tragédie algérienne » : « Partage du territoire algérien en deux zones, l’une dans la région côtière entre Alger et Oran, où seraient regroupés les Français d’Algérie, et qui resterait de souveraineté entièrement française ; l’autre qui, sur le reste du territoire algérien, formerait une république algérienne indépendante, où les Français ne pourraient se maintenir qu’à titre d’étrangers … »

Le 12 novembre 1960, se réunit à l’Elysée un Conseil secret de la guerre d’Algérie : Michel Debré, premier ministre, Roger Frey, ministre délégué, Jacques Foccart, secrétaire général de la Communauté, Pierre Lefranc, chargé de mission à la Présidence de la République, Paul Jérôme, importateur de cacao (Cameroun) et ancien secrétaire général  de l’Amicale des Anciens des Services Spéciaux de la Défense Nationale (accessoirement ami de Jacques Foccart), René Legros, banquier et capitaine de réserve, qui a rendu de nombreux services à l’UNR (parti gaulliste) : l’idée d’une sécession de l’Algérie (sous direction « européenne ») est évoquée.

En février 1961, l’hypothèse de la partition du pays (modalités étudiées par Peyrefitte) est publiée dans un article du Monde.

Le 30 août 1961, au ministre des Finances Valéry Giscard d’Estaing, qui plaide en faveur du partage, de Gaulle lui répond qu’il s’agit là d’une « Solution impraticable : les Européens ne sont pas implantés en Algérie de manière telle qu’ils puissent se charger d’une infinité de besognes, qu’il s’agisse des travaux de la terre ou du ressemelage de leurs souliers. Inversement, les Musulmans ont besoin de maîtres d’école français. Ce ne serait possible que si les populations étaient équivalentes, ne serait-ce que par leurs occupations. » ?!

Il ne faisait que reprendre les arguments de 1957 de Raymond Aron : « Les Français d’Algérie occupent dans leur majorité des professions de cadres. Ils seraient incapables de se suffire à eux seuls dans le territoire qui leur serait réservé … »

On peut lire dans une lettre de prison du général Salan : « J’avais pensé avant lui (Ian Smith premier ministre en avril 1964 de la Rhodésie qui devient indépendante en novembre 1965) faire un système approchant dans l’Algérie française, mais je n’ai pas trouvé les éléments nécessaires, et les Arabes ont gagné … »