radio en Algérie 1954-1962
Brève histoire de la télévision :
Le 4 janvier 1937, premières émissions télévisées, tous les soirs de 20h00 à 20h30 : il y a une centaine de postes chez des particuliers.
Le 29 juin 1949, 297 foyers possèdent une télé et peuvent regarder le premier journal télé.
Le 18 avril 1964, lancement de la 2ème chaîne de télévision.
Le 19 décembre 1965, seulement 40% des Français ont un téléviseur.
En 1967, début des émissions en couleur à la télévision.
Ces quelques dates et chiffres montrent bien l’importance de la radio dans les années 50 et le début des années 60.
Le 6 novembre 1954, Pierre Mendès-France, président du Conseil, déplore l’attitude de l’Egypte et de sa radio « la Voix des Arabes » (du Caire) (qui, tous les 25 de chaque mois, est chargée de passer dans son bulletin de 6h30 une déclaration conventionnelle).
Le 1er janvier 1955, création d’Europe n°1
Le décret du 9 août 1958 porte création d’une station radio à Ouargla (département des Oasis)
Le 28 janvier 1960, Delouvrier lance à la radio un appel aux musulmans de la Casbah pour qu’ils se soulèvent !
L’arrêté du 10 septembre 1960 définit 21 centres radio en Algérie dont 4 à Alger (Alger oued-Smar, Chréa, Chéragas aérodrome et Alger villa Grima)
Le 16 janvier 1961, de Gaulle (discours radiodiffusé) : « Je me tourne vers vous par-dessus tous les intermédiaires ! Cette affaire est entre chacun de vous et moi-même ! »
Le 22 avril 1961, à l’aube, Radio Alger annonce que « l’armée s’est assurée du contrôle du territoire algéro-saharien »
Le même jour,à 08h45 sur Radio Alger, le général Challe : « Officiers, sous-officiers, gendarmes, marins, soldats et aviateurs : je suis à Alger avec les généraux Zeller et Jouhaud et en liaison avec le général Salan pour tenir notre serment : garder l’Algérie. » appel suivi du Chant des Africains
Le 23 avril 1961, en fin de journée, de Gaulle lance son appel et appelle civils et militaires à ne pas obéir aux généraux … (Personne n’a pensé à brouiller la retransmission).
Le 3 mai 1961, l’OAS distribue son premier tract depuis la fin du putsch :
« N’écoutez pas la radio qui ment et intoxique. »
Aux alentours du 12 juillet 1961, 27 « stroungas » ébranlent Alger, dont la plus notable interrompt l’émission télévisée du discours prononcé par le président de la République.
Le 28 juillet 1961, à l’initiative d’un militant de Bab-el-Oued, un poste émetteur radio est construit, destiné à intervenir sur les fréquences de Radio Alger.
Un premier essai est tenté durant la dernière semaine de juillet.
Le 5 août 1961, à 13h00, la première émission pirate a lieu : après la Marche des Africains, le général Gardy s’adresse aux Algériens : « Ici Radio-France, la voix de l’Algérie française. Augmentez la puissance de votre récepteur. Ouvrez vos fenêtres. L'Organisation Armée secrète vous parle ».
Dans Alger, c'est du délire. Les transistors sont placés sur les balcons afin que tous entendent. Le lendemain, la presse métropolitaine reprenait le message de Gardy.
Le 25 septembre 1961, lors d’une émission-pirate, Salan ordonne à tous les Européens de pavoiser aux couleurs de l’OAS.
Le décret du 26 septembre 1961 fixe l'étendue des zones et les servitudes applicables au voisinage du radiophare omnidirectionnel a très haute fréquence d'Alger-Rouiba de la balise ILS et Locator de l'aérodrome d'Alger-Maison-Blanche dans l'intérêt des transmissions radio
En décembre 1961, un navire de débarquement de la marine nationale, la Laïta, est amarré au môle de l'amirauté dans le port d'Alger avec une mission précise : contrer les émissions pirates de l'OAS grâce à un matériel d'écoute sophistiqué. De nuit, les membres d'un club de plongée disposent une chambre à air remplie d'explosifs sous la ligne de flottaison de l'embarcation. L'explosion provoque une importante voie d'eau dans le compartiment des machines. Le Laïta, inutilisable, devra être remorqué à Mers el-Kébir
Le décret du 7 mars 1962 fixe l'étendue des zones et les servitudes applicables au voisinage de certains centres ou stations dans l'intérêt des transmissions et réceptions radioélectriques en Algérie (radio-Alger, au bois de Boulogne)
Le 20 avril 1962, la radio et la presse publient un communiqué rappelant qu’il est interdit de circuler et de stationner sur les terrasses des immeubles et sur les balcons et que « le feu sera ouvert sur les contrevenants à partir du 23 avril 1962. »
Le 6 juin 1962, une émission pirate de l’OAS annonce la rupture de la trêve.
Le 12 juin 1962, nouvelle émission pirate de l’OAS : « Tout le monde se pose la question : y-a-t-il eu des contacts ou non entre l’OAS et les dirigeants qui veulent le 1er juillet prendre la place de la France ? Oui, il y a eu des pourparlers … Il s’est agi uniquement de pourparlers avec l’exécutif provisoire. Cette première phase a abouti à une impasse … ratifier les accords d’Evian serait pour l’OAS trahir … les accords n’ont été signés que par le FLN et le pouvoir gaulliste, et livrent la communauté européenne au génocide … »
Le 17 juin 1962, à 19h00, dernière émission pirate de l’OAS : « L’OAS prend acte de ce que le FLN, par la voix de son délégué général, le docteur Mostefaï, vient de définir les bases d’un accord entre Algériens. Le Haut Commandement de l‘Armée Secrète se déclare solidaire de ces propositions et donne l’ordre de suspendre les attentats et les destructions. »
Le 1er juillet 1962, référendum sur l’autodétermination :
« Il est à présent minuit. La radio vient de donner les premiers résultats du référendum. … Le speaker annonce qu’une partie de la population européenne s’est également présentée devant les urnes pour y déposer son « oui », la rage au cœur. Comment faire autrement pour ceux qui restent ?
Au bureau de vote, un cachet spécial est apposé sur la carte d’identité des électeurs.
Dans certains quartiers, des commandos du FLN sont venus inviter, poliment mais fermement, les Européens à remplir « leur devoir ». Ceci signifie en clair que, si vous n’êtes pas capable, dans les jours à venir, d’exhiber sur réquisition une pièce portant la mention « a voté », la vie sera difficile pour vous. » la bataille de l’OAS d’Axel Nicole (novembre 1962)
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