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Manifestation PN Harkis 2012
26 juin 2010

l'histoire secrète d'un livre

Le 1er novembre 2009, j’achète sur ebay

L’histoire secrète de J.-R. Tournoux 1962 (Plon)

En page de titre intérieure une annotation manuscrite :

Morvan Claude détenu politique 53.62 Centrale Toul novembre 1962

Suivie de la signature Morvan

Sur le site de l’ADIMAD rubrique « nos combattants » « emprisonnés » figure effectivement MORVAN Claude à Toul ...

Voici quelques passages soulignés par le détenu :

p. 106 à  108 Algérie : les signes prémonitoires

Dans ses troupes de choc, la Cagoule compte un groupe de Nord-Africains, curieusement appelé « l’Algérie française ». L’association a été régulièrement déclarée à la Préfecture de police, le 11 avril 1937  (n°174763). But : faire accorder aux Musulmans les droits des citoyens français.

« Pourquoi vous intéressez-vous à l’Algérie française ? » est-il demandé à l’un de ceux que l’on appelle encore « les indigènes ».

Réponse : « Parce que j’estime que les Algériens doivent avoir les mêmes droits que les autres, dans le cadre d’un loyalisme absolu à l’égard de la France. »

Ces idéaux politiques sont bientôt submergés par le mercenariat des Nord-Africains, organisé par la cagoule et auquel recourent plus ou moins d’ailleurs tous les partis extrémistes. Un ancien adjudant-chef propose 3000 Kabyles au C.S.A.R. qui demande d’abord « 300 hommes décidés ».

(Beaucoup de ces Algériens échoueront, sous l’occupation, dans les services de la Gestapo, où ils se distingueront par les meurtres et les pillages. D’autres s’engageront dans la Légion des Volontaires français contre le bolchévisme. On en retrouvera quelques-uns, rescapés, au F.L.N.)

A cette époque, l’Afrique du Nord entière s’éveille au nationalisme, marquant le début d’une lente évolution qui se terminera en brutale révolution. En 1926, Messali Hadj a fondé l’Etoile nord-africaine. En 1936, l’arrivée au pouvoir du Front populaire favorise les tendances à l’émancipation. Le gouverneur général Violette prépare un projet qui est présenté au Parlement : 40 000 Musulmans, pour commencer, accéderont à la citoyenneté française. Les Français d’Algérie, dans la crainte viscérale d’être submergés par le nombre, refusent ce début d’intégration. Par centaines, les maires, les conseillers généraux menacent de démissionner.

La terre nord-africaine tremble cependant sous les pieds de la France. Déjà, avant l’avènement du Front populaire, le 7 mars 1936, le général Weygand a remis au Conseil supérieur de la guerre, un rapport sur l’état de l’armée. Au chapitre Contingents nord-africains, cet avertissement est inscrit :

« Le rapport de 1932 signalait comme excellent l’état d’esprit des indigènes. Cette situation favorable s’est modifiée.

Dans une étude récente, l’état-major de l’armée s’exprimait ainsi :

On assiste depuis quelques années à une évolution très sensible de l’état d’esprit dans les unités nord-africaines. Cette évolution est en relations étroites avec celle du monde musulman tout entier. Elle a déjà abouti à des résultats dont la gravité ne doit échapper à personne. Le soldat est plus frondeur, moins dévoué à ses chefs. Il est plus sensible aux influences extérieures ; il fraie avec le civil, ce qui n’existait pas jadis. Derrière les apparences de la discipline, son esprit tend à nous échapper. Des faits graves se sont produits dans des unités stationnées en France au cours de l’année dernière : meurtre d’un officier français par un officier indigène, désertions, présence de militaires dans des assemblées indigènes révolutionnaires, etc… »

« Les conséquences d’un tel état de choses pourraient être redoutables dans le cas d’une guerre européenne ou d’un insurrection dans l’Afrique du Nord. L’état-major étudie les moyens d’y porter remède. Mais il importe de le signaler dans toute sa gravité à un moment où le loyalisme des indigènes de l’Afrique du Nord devient sujet à caution et où il est question d’augmenter le nombre des unités nord-africaines à stationner sur le territoire de la métropole et de donner de plus en plus d’importance à leur rôle en couverture immédiate. »

(Rapport de la Commission d’enquête parlementaire sur les événements de 1933 à 1945).

Dans son titre « l’Algérie française » de 1937, bientôt satellite du C.S.A.R., contient donc un signe prémonitoire. En l’occurrence, les aspirations des « indigènes » représentent pour Deloncle un instrument. Il s’en saisit, comme de beaucoup d’autres. Il arme ces Musulmans.

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